Un Brésil faisant la part belle à la langue portugaise… Cuba, le Venezuela ou le Chili lui préférant le castillan… Mais que se cache-t-il donc derrière cette histoire se révélant sous ses aspects linguistiques ?
La réponse tient à une ligne. Une ligne tracée dans le vaste monde.
Passant à 370 lieues à l’ouest des îles du Cap-Vert.
Séparant deux univers, deux empires : ceux du Portugal et de l’Espagne.
Cette ligne fut instaurée par le traité de Tordesillas signé le 7 juin 1494.
Deux ans plus tôt, en 1492, Christophe Colomb à la tête de son expédition financée par la couronne de Castille, et croyant voguer vers les Indes, a atteint les Grandes Antilles. Trois autres voyages suivront.
En 1500, Pedro Álvares Cabral (v. 1476 – v. 1520) débarque sur la côte nord-est du Brésil au nom du roi du Portugal Manuel Ier.
Et bien entendu, de nombreux autres noms les rejoignent dans cette aventure où se mêlent Bartolomeu Dias (v. 1450 – 1500) premier navigateur européen à avoir franchi le Cap de Bonne-Espérance, Giovanni Caboto (v. 1450-1498), explorateur italien qui se placera au service de l’Angleterre, mais aussi Fernand de Magellan (v.1480 – 1521) réputé être à l’origine de la première circumnavigation de l’histoire, ou encore Vasco de Gama (v.1460 – 1524), le premier Européen à atteindre réellement les Indes par voie maritime en 1498…
Ce moment des humanités devait emporter les générations dans une série de relations, de découvertes, d’échanges, mais aussi de rivalités, de conflits, d’esclavage… qui bouleverseraient la trajectoire du monde, de ses sociétés et de ses peuples.
Quant aux effets et à la durabilité du traité de Tordesillas, de nombreux épisodes lui succéderont inévitablement.
Ainsi de cette dispute sur l’archipel des Moluques, zone de production d’épices très convoitées…
Ou encore l’entrée dans la course d’autres puissances coloniales : France, Angleterre, Provinces-Unies.
Le roi François Ier demanda ainsi au nom de la France « à voir la clause du testament d’Adam qui l’excluait du partage du monde ».
La papauté finit par reconnaître que le traité ne concernait que « les terres connues et non les terres ultérieurement découvertes par les autres Couronnes ».
Morale de l’histoire : Lorsque nous saisissons entre nos mains une carte du monde, n’oublions jamais comment l’histoire géopolitique en a façonné le découpage … charge à nous d’en prendre connaissance et mieux comprendre les interrelations qui en ont résulté…
Fort de ses nouvelles dispositions obtenues par François Ier, Jacques Cartier (1491 – 1537) abordera en 1534 le golfe du Saint-Laurent, ouvrant un autre volet de ce registre…
Drôle de monde !
Source : Diffusé avec SUP’DE COM dans le cadre de la série de vidéos « Les Improbables Rencontres » / 2023
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