Catégories
Articles

Une série de phonèmes…

repère(s) :sens

Les langues, ce sont des sons qui s’assemblent. Ces sons sont plus ou moins complexes. Les plus petits d’entre eux identifiables (et opposables) sont les phonèmes, élément sonore de base du langage articulé. D’une langue à l’autre, leur nombre peut considérablement différer. En français, on en compterait 36 répartis en 16 voyelles, 3 semi-consonnes (ou semi-voyelles) et 17 consonnes. L’anglais distinguerait quant à lui 44 phonèmes. Si certaines langues peuvent compter jusqu’à 130 phonèmes, d’autres se caractérisent tout au contraire par une économie de moyens. On a ici coutume de citer le pirahã, parlé dans l’État de l’Amazonas au Brésil, avec 10 à 13 phonèmes selon les différents observateurs. Le concurrencerait la langue rotokas pratiquée sur l’île de Bougainville, dans l’Est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, avec 11 à 12 phonèmes. Profitons de cette escale pacifique pour découvrir le tahitien, une langue parlée dans l’archipel de la Société, notamment à Tahiti, au Nord-Ouest des Tuamotu et à Tubuai, ainsi qu’en Nouvelle-Calédonie. Classée parmi les langues austronésiennes, elle appartient donc à cette famille que l’on dit originaire de Taiwan, figurant quant à elle dans le groupe central-oriental de la branche malayo-polynésienne. L’ensemble des langues parlées en Polynésie française (dites reo māꞌohi) comprennent en outre : le marquisien, le rapa, le paꞌumotu, le mangarévien… Concernant le nombre de phonèmes, le tahitien se classe lui aussi parmi les plus économes, comptant cinq voyelles et neuf consonnes. Il distingue voyelles courtes et longues, pāto (long) et pato signifiant respectivement « cueillir » et « éclater »… Une approche de la diversité phonémique, très controversée, a été menée par Quentin Atkinson, de l’Université d’Auckland, en Nouvelle Zélande. S’appuyant sur une analyse statistique du World Atlas of Language Structures, il a observé le nombre de voyelles, puis de consonnes, enfin la complexité tonale et parvient à conclure que cette diversité phonémique décroît en fonction de la de la distance à l’Afrique. Elle s’avèrerait ainsi selon cet auteur « maximale en Afrique, un peu moins grande en Asie et Europe, plus faible en Amérique du Nord, encore plus faible en Amérique du Sud et minimale en Océanie. » Thèse bien entendu controversée.
pourlascience.fr

Pantopique(s) lié(s) :
AfriqueAmérique du nordAmérique du sudAsieBrésilEuropelangueNouvelle-CalédonieNouvelle-ZélandeOcéaniePapouasie-Nouvelle-GuinéePolynésie françaisesonTahitiTaiwan