800 langues en Papouasie-Nouvelle-Guinée

De 5000 à 7000 langues sont parlées dans le monde aujourd’hui réparties selon le tableau ci-joint (en 2016). Un de ces nombres frappe tout particulièrement, celui du Pacifique dont la population globale, bien que très minoritaire, recense un nombre fascinant de langues. Aux plus de 200 langues aborigènes australiennes, peuvent ainsi s’ajouter près de 75 langues parlées aux Îles Salomon, l’extraordinaire diversité de Vanuatu avec plus de 110 langues pratiquées par moins de 300000 personnes (ce qui constituerait la plus forte densité linguistique au monde), ou encore les plus de 800 langues propres à la Papouasie-Nouvelle-Guinée, une situation en tout point fascinante ! Les raisons avancées pour justifier cette situation dans les langues papoues est souvent reliée à la nature même du territoire. Celle de lieux reculés, isolés, et en auto-suffisance alimentaire permettant à la plupart des communautés de vivre en quasi-autarcie. On y observe toutefois un taux élevé de polyglottisme, puisqu’il n’est pas rare d’y pratiquer trois, quatre ou cinq langues. Par ailleurs, le pays a désigné trois langues officielles : le tok pisin, créole à base lexicale anglaise dont il dérive à 80-85 %, le hiri motu, pidgin élaboré sur la base de la langue motu, et l’anglais. Notons des études génétiques qui tendent à démontrer que « la Papouasie-Nouvelle-Guinée est considérée comme le point le plus éloigné atteint par les humains modernes après leur sortie d’Afrique. » (sciencesetavenir.fr) Il nous faudra ici revenir à une époque où se seraient dispersés les êtres humains il y a 60.000 à 50.000 ans. À cette époque, un vaste continent nommé Sahul reliait Australie et Papouasie. Considérant par ailleurs leur cheminement d’île en île, on pourrait imaginer qu’ils y ont connu des métissages et variations génétiques, dont leur présente diversité continue de témoigner. Quoi de plus fort pour nous en parler, que celle des langues qui en témoignent et dont le péril d’extinction devrait nous inviter à une plus grande conscience de ce que leur disparition signifie non pas simplement pour les Papous, mais pour l’ensemble de l’humanité.