Catégories
Articles

L’épopée de Gilgamesh

repère(s) :récit

Voici Gilgamesh, roi d’Uruk – auj. Warkāʾen Irak. Ce roi légendaire du IIIe millénaire avant notre ère, nous est connu grâce à la plus ancienne épopée dont nous ayons conservé une trace. C’est sur des tablettes d’argile rédigées en écriture cunéiforme que nous sont révélés ses exploits.
Tout commence avec la splendeur royale de Gilgamesh, entachée par une certaine tyrannie. Les Dieux décident alors de le mettre à l’épreuve et créent Enkidu, puissant et sauvage, destiné à rivaliser avec lui. Toutefois, envoyé sur terre, celui-ci est tout d’abord initié à l’amour puis aux valeurs urbaines et civilisatrices. C’est alors un tout autre personnage qui va finalement affronter Gilgamesh, et leur combat, proprement E-PI-QUE connaîtra une issue des plus surprenantes : leur alliance !
Les plans divins étant quelque peu malmenés. une série d’aventures conduit ensuite les deux héros aux devants des plus grands accomplissements. Ils vont ainsi se présenter devant le gardien de la Forêt des Cèdres, le géant Humbaba, et parviennent à le terrasser. Leur gloire, tout particulièrement celle du roi, s’y accroît. La déesse Ishtar lui propose alors de s’unir à elle, suivant bien sûr l’ensemble des rites propres à sa demeure prestigieuse tout en haut de l’impressionnante ziggurat.
Or Gilgamesh s’y refuse, suscitant le courroux de la déesse. C’en est trop ! Ishtar persuade le père des dieux de déchaîner le Taureau céleste afin de châtier ces deux insolents. Mais une fois encore, les dieux sont tenus en échec et le Taureau céleste réduit à l’impuissance.
L’épopée connaît alors un basculement décisif car les Dieux finissent par trouver le point faible de nos héros : leur amitié. Enkidu meurt d’une maladie foudroyante. Désormais, Gilgamesh, désespéré, sait que son propre temps est limité. Il entreprend un voyage vers l’être sauvé du Déluge, en quête des savoirs fondamentaux.
De nouveaux épisodes l’y attendent au terme desquels il parvient au bout du monde, rencontrant l’immortel Ut-Napishtim. Celui-ci lui apprend le secret des origines de l’humanité, ainsi que l’existence d’une plante de l’éternelle jouvence.
Ainsi initié, revêtant ses habits royaux, Gilgamesh décide de rentrer. Mais tout ne se passe pas comme prévu. Un serpent lui dérobe la plante d’immortalité. Il ne lui reste alors qu’à accepter humblement son sort de mortel ! Ce qu’il fera tout en laissant une dernière trace impérissable derrière lui : la construction des murailles d’Uruk appelées à véhiculer sa légende…

Morale de l’histoire : Et si nous accordions une meilleure attention aux épopées qui sous toutes les latitudes fondent les civilisations humaines ?

L’épopée de Gilgamesh s’est colportée en un certain nombre de langues, et dans des versions plus ou moins complètes, que ce soit en sumérien, puis surtout en babylonien ou dans sa forme standard en akkadien vers 1300 à 1000 av. J.-C. Enfin, aux onze tablettes initiales, une douzième fut ajoutée narrant le séjour d’Enkidu aux Enfers…
Drôle de monde !

Source :

Pantopique(s) lié(s) :
Mésopotamierécit