L’aigle, le cactus & le serpent…

Il faudra peu de temps pour que l’empire aztèque s’effondre. Quelques années à peine, depuis l’arrivée de bien curieux personnages sur leurs terres…
Mais avant d’en éclairer le moment, partons deux siècles en arrière aux côtés de leurs ancêtres. Ceux-ci seraient originaires d’Aztlan, ville mythique prenant forme d’une montagne environnée d’eau.
Leur migration se fait sous la conduite du dieu Huitzilopochtli, le « colibri de gauche », protecteur de la tribu, les colibris incarnant l’âme des guerriers tués au combat ou sacrifiés.
C’est au terme de cette migration qu’ils parviennent à un lieu prédestiné.
Les oracles étaient clairs : ils devraient s’établir là où ils verraient un aigle, perché sur un cactus, en train de dévorer un serpent [ou une figue de barbarie]. Ce qu’ils observèrent effectivement en 1325 sur une petite île marécageuse au milieu du lac Texcoco.
Ce symbole demeure au centre du drapeau mexicain… Au fait les Aztèques étaient également nommés Mexica.
Sûrs de leur destination finale, c’est là qu’ils édifièrent la cité de Mexico-Tenochtitlán.
Tout d’abord sous la domination d’autres groupes, le petit peuple aztèque va s’affirmer jusqu’à devenir le plus puissant de la région dans la seconde moitié du XVe siècle.
Ils produisirent de véritables exploits développant de vastes réseaux de canaux et de ponts, ou encore érigeant d’impressionnantes pyramides pour honorer leurs dieux.
Sous Ahuitzotl, l’Empire atteignit son apogée renforçant l’approvisionnement en eau, avec la construction de l’aqueduc de Coyacán ou encore l’agrandissement du Templo Mayor, occasionnant des montagnes de sacrifices humains.
Alors que Ahuitzotl décéda en 1502, ce fut moins de 20 ans plus tard que le Conquistador Hernán Cortés (1485-1547) allait abattre l’Empire en profitant des dissensions internes. S’appuyant sur ses armements sophistiqués avec lesquels les Aztèques ne pouvaient guère rivaliser et sur leur expérience du combat, ils auraient été aussi trahis par leurs propres croyances. Celle tout particulièrement d’avoir pu penser que Cortés incarnait le retour du dieu Quetzalcóatl, venant de l’Est…
La prise totale de Tenochtitlán eut lieu en 1521, suivie en 1524, de l’exécution du dernier tlatoani, l’empereur Cuauhtémoc.

Morale de l’histoire : Il nous reste peu de textes aztèques, nommés codex, la plupart ayant été systématiquement détruits. Nous avons dit mémoire ?

Les Aztèques parlaient la langue nahuatl laquelle nous a légué quelques mots. Par exemple le terme « tomate », mais aussi « avocat », « arachide », « coyote » ou encore bien entendu « chocolat »… A noter que les variétés de nahuatl continuent d’être pratiquées dans divers pays : Mexique, Nicaragua, Guatemala, ou encore aux Etats-Unis… C’est d’ailleurs la langue indigène la plus pratiquée au Mexique.
Drôle de monde !