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Une date : 21 février… en mémoire du combat du bangla…

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« Mon Bengale doré, je t’aime
Tes cieux, ton air font toujours chanter
Comme une flûte mon cœur. »
« Tu es le souverain des âmes du peuple
Toi qui diriges le destin de l’Inde !
Ton nom soulève les cœurs… »
Ces deux extraits débutent respectivement l’hymne national bangladais et son équivalent indien.
Or une chose remarquable se situe dans le fait que tous deux ont été créés par le même auteur : Rabindranath Thakur dit Tagore রবীন্দ্রনাথ ঠাকুর (1861-1941).
Prix Nobel de littérature, bien connu pour son combat pour l’indépendance de l’Inde, Tagore l’est également pour son attachement au Bengale.
Invitation à nous intéresser de plus près à une langue qui occupe le 6e rang mondial : le bengali (ou bangla) বাংলা, appartenant aux langues indo-aryennes.
Un épisode déterminant de son histoire se produisit le 21 février 1952, à Dhaka (dans la Cité qui est aujourd’hui la capitale du Bangladesh).
Ce jour-là des manifestants protestèrent, clamant leur désir de voir respecter leur langue et de pouvoir légitimement en faire usage au quotidien et dans l’administration.
Nous nous trouvions en effet dans la suite de la partition de l’Inde et le Pakistan Oriental (qui n’était pas encore le Bangladesh) était placé sous la tutelle du Pakistan Occidental et de sa langue, l’urdu.
La manifestation fut sévèrement réprimée, et l’on eut à y déplorer des morts.
Près de 50 ans plus tard, en 1999, la date du 21 février fut choisie par les instances onusiennes afin d’honorer la Journée internationale de la langue maternelle.
Le bangla s’écrit dans un alphasyllabaire qui porte le même nom et qui se rapproche fortement du devanagari, bien qu’il soit un peu plus anguleux.
Il aurait vu le jour au 11e siècle.
L’écriture bangla sert aussi à transcrire les langues népalaise, meitei, etc.
Merci à Tagore, merci aux poètes de nous rendre ces richesses tellement plus proches.

Pantopique(s) lié(s) :
1950-1975BangladeshIndelanguelgs indo-aryennesPakistan