« Bonjour » ! Oui, bonjour ! Un mot qui paraît bien ordinaire, et pourtant combien décisif à la relation humaine. Evoquons quelques horizons…
La pratique du « namaste » नमस्ते en Inde est régie par des codes précis – On y lève les mains plus ou moins haut en fonction du contexte : au-dessus de la tête, dans la relation au divin; devant le visage, en signe de grand respect; devant la poitrine, envers ses semblables.
Le mot lui-même signifie : « Je m’incline devant le divin qui est en toi ».
Le o-jigi お辞儀 au Japon réfère directement à l’étiquette japonaise de la révérence, selon des codes non moins fixes dépendant des protagonistes et de la situation plus ou moins formelle.
Le hongi, chez les Maoris en Nouvelle-Zélande, voit deux personnes se presser le nez et le front l’un contre l’autre – Le souffle de vie est alors échangé et le visiteur (manuhiri) devient ainsi « l’un des habitants de la terre ».
Le zolgolt chez les Mongols est un salut traditionnel qui consiste à se tenir les bras, le plus jeune les plaçant sous ceux des aînés tout en se touchant les joues, généralement accompagné de la phrase : « Êtes-vous en paix ? »
Toujours en signe de respect, le mano est un geste d’hommage dans la culture philippine qui sollicite la permission des aînés de baiser leur main droite tout en y pressant son front.
Ainsi vont les modes de salutations à travers le monde qui nous frappent par leur grande diversité.
Alors devant ces quelques exemples de salutations, j’aimerais ici vous dire combien je crois dans la force d’un « bonjour » authentique et sincère.
D’un bonjour qui adresse à l’autre ses vœux puissants de paix et de concorde, d’épanouissement sur les chemins du jour nouveau.
Salam aleikhoum السلام عليكم !
שָׁלוֹם עֲלֵיכֶם shalom aleichem !
добрый день dobryï den !
Aloha !
καλημέρα kaliméra !
안녕하십니까 annyeonghasimnikka !
您好 Nín hǎo!
Saluton !
Oui, combien cet instant de salutations contient à lui seul jusque dans ses gestes, son regard, son attention à l’autre, les clés d’une relation d’équité, de partage, de respect mutuel, bien loin d’une formulation hâtive et convenue.
Morale de l’histoire : La prochaine fois que vous direz « bonjour », convoquez toute l’humanité qui est en vous afin d’inonder l’autre de bienveillance et d’empathie.
Un étudiant venant du Mozambique me dit un jour qu’il avait beaucoup de mal à comprendre pourquoi on lui demandait constamment « comment ça va ? » dans les couloirs, sans jamais s’arrêter pour entendre sa réponse. Je pense souvent à lui lorsqu’à mon tour je cède à cette formule…
Drôle de monde !
Source : Diffusé avec SUP’DE COM dans le cadre de la série de vidéos « Les Improbables Rencontres » / 2023
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