Maki Kaji (1951-2021) découvre le principe de ce qu’il allait renommer « sudoku » dans un magazine américain au début des années 1980, suite à la création du « Number Place » par Howard Garns (1905-1989). Renvoyant à une histoire plus ancienne, il fait écho à l’illustre carré dit SATOR, carré magique dont on trouve un exemple à Pompéi, composé des cinq mots suivants ayant donné lieu à diverses interprétations : sator : « laboureur » (ou « créateur »); arepo (controv.); Tenet « [il/elle] tient »; opera : « œuvre »; rotas : « roues, cycle ».
« Les cinq mots de cinq lettres chacun qui composent cette phrase, si on les écrit l’un sous l’autre, dessinent un carré qu’on peut lire horizontalement de gauche à droite comme de droite à gauche, verticalement du haut vers le bas ou du bas vers le haut. » – Jean-Noël Michaud – Le Carré SATOR ou l’imaginaire et le raisonnable – 2001 (books.openedition.org)
Si les exemples de carrés magiques sont nombreux, de la Chine à l’Inde ou au monde arabe, le passage aux arrangements numériques sans répétition sur une même ligne ou colonne serait du fait de Léonard Euler (1707 – 1783). Le terme de sūdoku renvoie quant à lui plus complètement à « Sūji wa dokushin ni kagiru »数字は独身に限る, soit « chiffre limité à un seul », ce qui est bien son cas puisqu’il s’agit de résoudre une énigme à neuf chiffres, chacun d’eux ne figurant qu’une seule fois sur une ligne ou une colonne d’un carré à 9 x 9 cases.
Pantopique(s) lié(s) :
1975-2000ArabieChineEtats-Unis d’AmériqueIndeJaponjeunombre