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Il était une fois… les chats

repère(s) :espèces

Stubbs vécut de 1997 à 2017. Durant 20 ans, il fut maire du district historique de Talkeetna, en Alaska.
Tous les après-midis, Stubbs se prêtait à une petite halte désaltérante dans un restaurant du coin.
Rien de bien spécial à tout cela nous dira-t-on, mis à part le fait que Stubbs était un chat. Un chat-maire en quelque sorte !

Ah, ces chers félins qui laissent peu de monde indifférent !
Que diriez-vous de leur consacrer cet épisode ?
On en retrouvera les traces au Proche-Orient durant le néolithique voici 10000 ans au même moment où l’agriculture se développe. Les chats y auraient tenu un rôle essentiel dans la protection des grains contre les rongeurs.
Bien entendu l’Egypte ne sera pas de reste avec la déesse Bastet, à tête de chat, présidant à la beauté et à la fécondité ! Cela allait jusqu’à accorder aux chats de somptueuses funérailles.
Les Grecs parvinrent à se procurer quelques chats en Egypte, et les accueillirent sans faste, mais avec les mêmes vertus de protecteurs des greniers.
Rome leur fit une place honorable, réservée aux familles fortunées jusqu’à ce que leur taux de reproduction les dissémine dans toutes les couches de la population, puis de l’Empire.
Si l’on pensait que le chat serait arrivé en Chine via les Routes de la Soie, il y a environ 2000 ans, de récentes découvertes en questionneraient la présence durant la culture de Yangshao il y a plus de 5000 ans.
Même si la mention plus explicite daterait plutôt du Xe siècle avec l’empereur Ichijō 一条天皇 nommant une chatte : « Myobu-no-Otodo », soit la « Première dame de compagnie du palais impérial » !
En Inde, la déesse Shashthi षष्ठी, protectrice des enfants et de la fertilité, se déplace sur un chat, son vahana !
Épopée en vérité quasi planétaire qui ne va pas manquer de nourrir un certain rapport à nos langues, aux expressions, aux proverbes. « Donner sa langue au chat » ? En fait l’atténuation d’une autre expression : « donner sa langue aux chiens » – entendons : à manger ! Ou encore en chinois : « Peu importe que le chat soit gris ou noir pourvu qu’il attrape les souris » 不管白猫黑猫,捉住老鼠就是好猫, expression favorite de Deng Xiaoping…

Morale de l’histoire : Que l’on parle alors de chat noir et de son accusation de sorcellerie, de maneki-neko à l’entrée des commerces ou de chat potté, accordons toute notre attention à ce fin observateur de l’humanité de très longue date qu’est le chat !

Au fait, concernant les vies plurielles des chats : six, sept, huit, neuf selon les cultures, bien des légendes s’en disputent les origines … égyptiennes, turques, grecques. L’une d’elles, hindoue, mettrait en scène le dieu Shiva rencontrant un chat mathématicien qui se targuait de compter jusqu’à l’infini et finalement s’endormit comme un bienheureux au chiffre 9 !
Drôle de monde !

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