L’histoire d’une espèce…

En quoi notre espèce se distingue-t-elle des autres ?
Mammifères primates du genre Homo, on reconnaît aux êtres humains diverses caractéristiques : être bipèdes, posséder un cerveau proportionnellement plus grand que les autres mammifères.
S’y associeraient la complexité du langage et la capacité à créer des outils.
Ajoutons la faculté à s’adapter à des environnements variables, à transmettre des connaissances et à former des structures sociales complexes.
Cela étant, comment en arrive-t-on là ? Qui sont les témoins de cette longue histoire ?…
Que dire tout d’abord de Toumaï, un Sahelanthropus tchadensis, découvert au Tchad, et daté de 7 millions d’années ! Un nom qui aurait été donné par le président tchadien Idriss Déby (1952-2021), et qui signifie en langue gourane ou dazaga : « espoir de vie ». Toumaï qui a suscité de vifs débats entre les chercheurs !
Retrouvons un million d’années plus tard au Kenya, un représentant d’Orrorin tugenensis, autrement nommé Millenium Ancestor… Le terme « orrorin » en tuken, langue dite nilotique parlée dans l’ouest du Kenya, désignerait « l’homme originel », le « premier ancêtre ».
Pour accueillir le candidat suivant, toujours en Afrique de l’Est, il faudra cette fois-ci nous familiariser avec la langue afar. Ardipithecus ramidus, âgé de 4,4 millions d’années, emprunterait en effet son nom à ardi, mot afar signifiant « sur le sol » et ramid, « racine ».
Restons dans la région de l’Afar, avec Australopithecus afarensis et l’une des grandes héroïnes de notre histoire : la chère Lucy, datant de plus de 3 millions d’années. Explication, plutôt du côté des Beattles !
De quoi en arriver à Homo habilis, capable de fabriquer des outils et considéré comme l’un des premiers membres du genre Homo. Environ 2,8 à 1,5 millions d’années.
Le suit Homo erectus, le premier hominidé à quitter l’Afrique et à coloniser d’autres parties du monde. On estime son apparition voici à peu près 2 millions d’années.
Et c’est alors qu’apparaît Homo sapiens il y a environ 300 000 ans.
Homo sapiens, c’est-à-dire nous !
De quoi y associer d’autres spécimens, lieux et langues. Par exemple, Djebel Irhoud جبل إيغود [ou ⴰⴷⵔⴰⵔ ⵏ ⵉⵖⵓⴷ Adrar n Ighud] au Maroc.
Ou l’Homme de Florisbad en Afrique du Sud.
Ou encore l’Homme de Misliya מיסליה sur le mont Carmel, près de Haïfa en Israël.
Et pourquoi pas l’Homme de Zhiren 智人en Chine !

Morale de l’histoire : Qui peut aujourd’hui prédire quelles autres découvertes viendront demain ou après-demain bouleverser ce que nous savons ou croyons savoir de cette aventure !?

Il ne serait pas juste d’oublier sur ce chemin l’Homme de Néandertal (Homo neanderthalensis), longtemps considéré comme sous-espèce d’Homo sapiens, mais qui a finalement gagné ses lettres de noblesse et est aujourd’hui mentionné comme une espèce à part entière.
Drôle de monde !