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Le moko maori

repère(s) :santé

Une légende raconte que tout débuta par une tendre histoire entre le fier Mataora et la gracieuse Niwareka venue du monde des ténèbres. Mataora fut aussitôt séduit par sa divine beauté et les deux s’unirent. Mais un jour, emporté par sa jalousie, Mataora frappa Niwareka et celle-ci s’en retourna dans son monde. Pour se faire pardonner, il l’y rejoignit après un long voyage. Or en arrivant, ses peintures faciales étaient toutes défaites et l’on se moqua de lui. Niwareka accepta néanmoins ses excuses et son père consentit à lui enseigner le tatouage divin : le Tā Moko.
Bienvenue dans la culture māorie, l’une des belles et riches composantes des espaces polynésiens, sur les terres d’Aotearoa, le « pays du long nuage blanc », tirant ses origines de leurs ancêtres en provenance de la légendaire Hawaiki.
Quel témoignage plus fort que le Tā Moko pour en rendre compte !
Un tatouage facial, et plus largement corporel, qui s’appuie sur des codes stricts, non seulement dans le partage d’informations propres à son porteur : lignée, tribu, rang, exploits… mais aussi dans son exécution. Parmi les méthodes utilisées, la chair peut être sculptée et le pigment placé dans les sillons…
Un rituel préside à la fois: à la réalisation du moko, véritable rite de passage, au lieu et au temps où il s’accomplit, aux nourritures que l’on y consomme, à l’interruption des relations sexuelles…
Les femmes pour leur part, sont généralement tatouées sur le menton et les lèvres, mais aussi les pieds ou les mains…
Il est une extension du moko qui contribue à attester de sa valeur centrale aux communautés māoris, ce sont les mokomokai. Des têtes coupées, (de vraies têtes !) séchées et conservées dont le visage porte le Tā Moko. Qu’il s’agisse de garder le témoignage d’un chef, d’un guerrier, ou de manifester la victoire sur les ennemis en prélevant des trophées, les mokomokai tiennent un rôle majeur. Placés dans une boîte finement sculptée, ils constituaient un bien précieux pour les familles, sortis lors de certaines cérémonies sacrées.
Les mokomokai firent l’objet d’une intense activité d’exploitation lucrative tout particulièrement durant ce que l’on a nommé la « Guerre des mousquets » au début du 19e siècle. Ils y devinrent des objets d’échanges en vue de l’acquisition d’armes à feu. Leur rapatriement est aujourd’hui réclamé, et obtenu çà et là, par le gouvernement de Nouvelle-Zélande …

Morale de l’histoire : Gagnons à comprendre l’immense richesse de l’art du tatouage, ses ancrages culturels, ses attaches planétaires tout comme ses présentes réinventions…

Un singulier personnage du nom de Barnet Burns, marin et commerçant anglais, qui vécut une vie assez agitée entre 1805 et 1860, fut l’un des premiers « Pākehā » à vivre avec les Māoris et à recevoir un tatouage facial complet…
Drôle de monde !

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Pantopique(s) lié(s) :
1800-1850AngleterreMaorisNouvelle-Zélandetatouage