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Le kava…

repère(s) :manger

Il existe une plante dans une partie de l’Océanie connue pour ses bienfaits corporels, réduction de l’anxiété, soulagement des douleurs, et dit-on spirituels.
Tel est le monde du kava, le « poivrier sauvage » et de la boisson qui en émane.
Tout provient de la racine qui après avoir été broyée, est mélangée à de l’eau, puis filtrée donnant un breuvage à la couleur terreuse et au goût âcre.
Sa consommation se caractérise aussitôt par un engourdissement de la bouche.
De Vanuatu aux Îles Fidji, mais aussi à Tonga, Samoa, le kava offre un moment privilégié qui peut prendre forme d’une cérémonie rituelle.
Les hommes s’y réunissent autour d’un grand bol et s’adonnent à sa consommation non sans le respect des règles traditionnelles.
Des lieux de consommation dits nakamal, entièrement dédiés au kava, ont pour vocation de le mettre à disposition d’un certain public en début de soirée.
On y prend la boisson dans une demi-noix de coco, nommée « shell », qui fait effet à la deuxième ou troisième tournée…
Ailleurs des « bars à kava » se sont popularisés en facilitant l’accès à un plus grand nombre.
Diverses légendes ont été colportées sur ses origines mythiques.
L’une d’elles parle d’un personnage nommé Aso, friand de chair humaine.
Or celui-ci est un jour visité par ses neveux, des jumeaux.
Connaissant sa réputation, ceux-ci sont sur leur garde et finissent par avoir confirmation de ses plans les concernant.
Toutefois au lieu de finir dans la casserole, ils prennent les devants et le tuent ainsi que son épouse, puis les enterrent.
Or, en revenant quelques mois plus tard, ils constatent qu’un cocotier ainsi qu’une plante de kava ont poussé sur les tombes respectives d’Aso et de sa compagne.
Décochant trois flèches – justifiant au passage que ce fruit ait trois orifices, ils décrochent une noix de coco dont ils se désaltèrent.
Et c’est à ce moment qu’ils observent un rat lequel a grignoté les racines du kava.
Celui-ci comme pris d’une ivresse, s’apprête tout simplement à s’effondrer de bien-être. Ceci les aurait amenés à découvrir les propriétés apaisantes de cette plante et de sa boisson bientôt miraculeuse …

Morale de l’histoire : Bon, comme en toute chose, et en toute sagesse océanienne, point trop n’en faut. En effet, nausées, vomissements, voire dommages au foie, seraient de la liste, conséquents à une consommation un peu excessive…

Selon les bonnes règles traditionnelles, la préparation originelle ne consistait pas seulement à broyer les racines, mais à les mâcher puis les cracher dans une feuille de bananier avant de les filtrer.
Drôle de monde !

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