Le Guéréwol

Guéréwol : des hommes en train de danser et chanter en rangs serrés. Des femmes leur faisant face, en tant que juges … Bienvenue dans l’assemblée annuelle des Peuls Wodaabe !
Pour bien situer ce spectacle unique au monde, partons plus largement chez les Peuls. Pas seulement les Wodaabe qui en sont une branche.
Les Peuls sont répartis sur de vastes territoires en Afrique de l’Ouest, et au-delà la bande sahélo-saharienne, allant du Sénégal au Tchad. On compterait en tout une quinzaine de pays d’implantation, sans oublier une diaspora planétaire.
Principalement de religion musulmane, ils sont connus pour leur pastoralisme. On les nomme également Foulani, Fulfulde, Pular mais aussi Fellata.
Leur langue porte le même nom, le peul, également qualifiée de fulfulde ou de pular, pratiquée dans la plupart de ces Etats en ses variantes dialectales. Une chose particulière, l’existence d’un alphabet pour la transcrire, dit ADLaM. Celui-ci aurait été créé en 1989 par deux enfants, deux frères, Abdoulaye et Ibrahima, encouragés par leur père.
De quoi revenir à présent chez les Wodaabe, autrement nommés Bororos, terme assez péjoratif.
Wodaabe signifierait le « peuple du tabou » ou encore « ceux qui respectent les tabous ».
Comme évoqué, une de leurs coutumes est de participer à de grands rassemblements à la fin de la saison des pluies, en septembre, avant le début de la transhumance.
Parmi ces endroits, figure le marché au sel de la Cure Salée d’In-Gall au Niger, incluant le festival saisonnier touareg.
C’est là que les jeunes hommes Wodaabe, maquillés, parés de plumes et d’autres ornements, exécutent le Yaake : des danses et chants, accompagnés de claquements de mains, de piétinements, destinés à impressionner les femmes susceptibles de se marier.
Le Guéréwol comprend en outre un marchandage de la dot, des courses de chameaux, tout ceci s’étendant sur une semaine.
Durant la danse, on peut remarquer que les jeunes gens roulent les yeux, et montrent particulièrement leurs dents, accentuant la blancheur de ces parties du visage.
Exercice impressionnant qui se prolonge des heures sous le soleil, favorisé dit-on par un breuvage quelque peu tonique et hallucinogène !

Morale de l’histoire : Comme quoi, il y a bien des manières de séduire et trouver sa moitié, certaines nous rappelant à l’incroyable inventivité mise en œuvre pour y parvenir… Alors, soyez créatifs !

Si le festival d’In-Gall au Niger est le plus célèbre, le Guéréwol peut se trouver en d’autres endroits du cycle de transhumance, toujours au Niger à Niamey, mais aussi au Cameroun, au Tchad ou encore au Nigeria…
Drôle de monde !