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čebela, éloge de la fragilité…

repère(s) :espèces

[Au regard de tous les thèmes traversés, il serait la moindre des choses d’admettre que la vie est fragile, qu’une bouteille est fragile, que nos certitudes sont fragiles. Que se passerait-il donc si nous en prenions conscience ? Ne serait-ce pas là la source d’une véritable force ? Les abeilles peuvent-elles nous le rappeler ?…]

Il est possible que l’on entende en Slovénie qu’une personne est « aussi diligente qu’une abeille » (en slovène : Priden kot čebela), flattant son égo en reconnaissant ses hautes qualités. Ou encore que « le miel et le lait coulent » (en slovène : Cedita se med in mleko), assurant que tout va pour le mieux. De quoi se rendre à une évidence, la primauté qu’occupe ici le monde des abeilles. Et pour cause, si l’on constate l’impressionnante tradition apicole qui s’y est déployée depuis plus de mille ans et qui culminera avec Anton Janša (1734-1773), enfant de Slovénie, le pionnier de l’apiculture moderne ! Non seulement celui-ci contribua à en faire un savoir à part entière, mais il s’illustra par bien des avancées dans les domaines apicoles les plus divers. Citera-t-on le changement de taille et de forme des ruches aidant à leur empilement ! Rendra-t-on hommage à sa formation d’artiste-peintre et à une tradition qui se perpétue aujourd’hui encore participant à faire des ruches slovènes de véritables œuvres d’art ! S’il est un élément qui peut désormais nous en rappeler l’excellence, n’est-ce pas dans le jour même de sa naissance que nous le trouverons ? En effet, à la demande expresse et justifiée de la Slovénie, le 20 mai a été retenu comme Journée mondiale des abeilles. De quoi, espérons-le, contribuer à renforcer les mesures de protection des abeilles comme des autres pollinisateurs. Et par là, clamer haut et fort que toute mise en danger de leur rôle essentiel ne condamne pas que les abeilles, mais la majorité de nos ressources alimentaires, rappelant à la fragilité de la Vie.

C’est du reste à cette fragilité que nous songeons ici à rebours de toutes les arrogances, a fortiori de tous les aveuglements. À quand une prise en compte de son évidence dans bien des domaines environnementaux, sociaux, géopolitiques, où sa meilleure prise en compte pourrait aider à nous préserver de leurs conséquences…

Et si l’on commençait par questionner notre indéfinition de la « fragilité » ?

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