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Arevakhach, un symbole d’éternité…

repère(s) :temps

[À quoi juge-t-on l’avenir ? À l’idée que certains en donnent ? À celle que l’on s’en fait ? Aux engagements que l’on prend et met en œuvre ? Quelle place les visions d’avenir occupent-elles dans la construction du présent ? Quelle confiance, quelle méfiance plaçons-nous en l’avenir ?…]

Nous voici à Noradouz, sur les rives occidentales du lac Sevan. Un lieu connu pour son cimetière dans lequel se dressent plus de 900 khatchkars խաչքար. Entendons des « pierres à croix », l’une des spécificités de l’art arménien. Ce sont des stèles à taille humaine marquées d’un entrelacs ornemental au centre desquelles figure une croix – parfois plusieurs. Un art dont les plus anciennes représentations remontent à plus de 1500 ans et qui a été inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Or s’il est un élément qui nous frappe à cet instant où nous l’évoquons, c’est la présence fréquente d’un symbole dont les khatchkars sont enrichis. Un symbole que l’on va aussi observer sur les parois des églises. Plus largement, on pourra également la retrouver sur des tapis, des vêtements, des bannières… attestant de la force que toute une communauté d’usages y place. Son nom : arevakhach Արևախաչ, « croix-soleil ». Sa forme : huit branches qui s’enveloppent mutuellement autour d’un centre. Sa signification : une idée de l’éternité et de la renaissance. Dans son interprétation antique, les exégètes y trouvent l’union des huit dieux du panthéon arménien avec Aramazd (le créateur), Anahit (déesse-mère), Tir (dieu des lettres et de la science), Vanatour (dieu de l’hospitalité)…

Et nous quelle idée nous faisons-nous de l’éternité ? Comment nous projetons-nous dans le temps de la vie, de l’humanité, de l’univers ? Que de précieux savoirs en vérité, qu’ils soient mythiques, symboliques ou scientifiques, portés par les cultures & sociétés afin de nous enrichir de la fascinante représentation du temps et de ses cycles… au sein desquels tout est appelé à s’inscrire.

Et si l’on commençait par questionner notre indéfinition du « présent », du « passé, de « l’avenir » ?

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