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On les nomme Roms

repère(s) :humain

Leur nom est un véritable casse-tête.
Par commodité, certains les appellent les « Roms », un terme qui signifie « Homme » en romani, une langue indo-aryenne.
Mais d’autres les nomment « Tsiganes » [ou Tziganes] qui viendrait peut-être du grec atsinganos désignant des « gens qui ne veulent pas que d’autres les touchent ».
Ou encore « Gitans », lesquels renverraient à une escale qu’auraient faite leurs ascendants en Grèce, dans un lieu ultérieurement nommé Petite Egypte, qui leur aurait également valu la dénomination de « Gypsies ».
D’autres appellations proposent le terme de Kalés désignant dans la péninsule Ibérique et l’Amérique latine ceux qui parlent le kaló, mélange de castillan ou de catalan et de romani.
On peut aussi les trouver sous le terme de « Sinté » ou « Sinti », dans les régions germanophones, prenant en France le nom de « Manouches ».
Ce dernier est à rapprocher de manushya, signifiant « homme, être humain » en sanskrit et en hindi.

Le terme « bohémien » viendrait selon certains des lettres de protection que leur aurait accordées Sigismond, empereur du Saint-Empire, roi de Hongrie et de Bohême.
Quant à « romanichel », aujourd’hui assez péjoratif, il associerait à romani le mot čel qui désigne le « peuple ».
Enfin pour en revenir au mot « Roms », celui-ci a été choisi en 1971 par des associations d’Europe de l’Est, et l’Union romani internationale, afin de remplacer celui de Tsigane ! Tout ceci par différenciation des « gadjé », entendons tous ceux qui ne sont pas Roms !
Ah, n’oublions pas au passage la dénomination de « Gens du voyage », nommant en France, une catégorie administrative bien plus large, remplaçant le mot « nomade » et désignant ainsi toute personne vivant plus de six mois par an en résidence mobile.
Ceci étant évoqué, et couvrant près de 15 millions de personnes dans les contextes géographiques, politiques et religieux les plus divers, y aurait-il un accord sur leur provenance ?
L’hypothèse la plus défendue est celle d’une origine indienne.
Les Roms auraient ainsi migré il y a au moins 1000 ans voire 1500, de l’Inde centrale aux régions orientales de l’Inde du Nord puis auraient traversé la Perse et l’Arménie, gagné l’empire byzantin, l’Asie Mineure et finalement la Grèce, avant de se disséminer en Europe.
Des études génétiques montrent d’ailleurs que tous les Roms européens seraient les descendants d’un petit nombre de lignées paternelles et maternelles attachées au nord-ouest de l’Inde.

Morale de l’histoire : Lorsque nous mentionnons un groupe humain, quel qu’il soit, ayons à l’esprit qu’il ne saurait se réduire à quelque raccourci de son histoire, et qu’il recouvre souvent des réalités plus complexes… Les Roms tout particulièrement.

Les Roms seront victimes de l’acharnement génocidaire du nazisme. Et une fois encore, une variété de termes qui ne font pas l’unanimité sont avancés pour nommer cet « holocauste tsigane », entre celui de Porajmos, désignant la « dévoration » ou encore de Samudaripen, signifiant « tuez-les tous ».
Drôle de monde !

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