Adam Zamenhof, né à Varsovie en 1888, est un ophtalmologue. Il fut arrêté lors de l’invasion de la Pologne par les Nazis et fusillé en 1940. Zofia naquit en Ukraine en 1889 et devint pédiatre. Elle fut assassinée au camp d’extermination de Treblinka en 1942. Lidia est née en 1904 également à Varsovie. Elle fut enseignante et mourut également assassinée au camp d’extermination de Treblinka en 1942. Tous trois composaient une fratrie : celle des enfants de Klara (1863 – 1924) et Louis-Lazare Zamenhof (1859 – 1917), le créateur de l’espéranto. Avant d’en venir à cette création exceptionnelle, au talent et aux raisons qui l’autorisèrent, faisons halte sur quelques lignes figurant dans Mein Kampf. Il y est écrit : « Tant que le Juif n’est pas devenu le maître des autres peuples, il faut que, bon gré mal gré, il parle leur langue; mais sitôt que ceux-ci seraient ses esclaves, ils devraient tous apprendre une langue universelle (l’espéranto, par exemple), pour que, par ce moyen, la juiverie puisse les dominer plus facilement… » Comme on l’aura compris en bien d’autres haltes au fil de ces lignes, un combat se livre entre progrès et obscurantisme, et quoi de plus singulier de le retrouver ici à tenter d’entraver le cheminement d’une histoire pacifique. Car c’est bien de paix que L.L. Zamenhof rêvait en se lançant dans la réalisation de cette langue construite. Ne naquit-il pas dans une partie de l’actuelle Pologne, alors dans l’Empire russe, caractérisée par la pluralité des langues mais aussi des incompréhensions, des conflits, jusqu’aux pogromes. Son rêve tient en une idée forte : permettre à l’humanité de se comprendre au moyen d’une langue commune. C’est ainsi qu’après avoir fait des études de médecine sur insistance de son père, et être lui-même devenu ophtalmologue, il publie en 1887 son premier ouvrage sous la signature de Doktor Espéranto, « celui qui espère ». L’espéranto n’est pas unique, loin s’en faut, en matière de langue construite. Citerons-nous parmi des dizaines, le volapük créée en 1879-1880 par Johann Martin Schleyer, ou plus récemment le noxiro ノシロ語 de Mizuta Sentarō 水田 扇太郎… Quant à l’espéranto, il devait suivre sa course, le premier congrès mondial se tenant à Boulogne-sur-mer en 1905.
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