Muhammad Yunus, père du micro-crédit

Muhammad Yunus মুহাম্মদ ইউনূস ! Le père du micro-crédit, Prix Nobel de la Paix en 2006.
Inlassable pourfendeur de la pauvreté et des raisons qui la perpétuent.

Comment tout ceci est-il arrivé ? Petit retour en arrière.
Muhammad naît le 28 juin 1940 à Chittagong au futur Bangladesh. Il va ainsi connaître trois situations géopolitiques successives, puisque nous sommes encore à ce moment dans l’Empire britannique des Indes.
Il est le troisième d’une famille assez aisée de quatorze enfants. Boyscout, il a la chance de se rendre en Europe, au Japon, en Amérique du Nord… Ses yeux s’ouvrent alors sur la différence de société, de niveaux de vie.

Entretemps son pays est devenu le Pakistan oriental et il va y effectuer des études d’économie dans sa capitale, Dhaka. Il crée même une usine high-tech d’emballage et d’impression, puis part aux Etats-Unis faire son doctorat et s’y marie une première fois.
À la déclaration d’indépendance du Bangladesh en 1971, il décide de revenir dans son pays. C’est alors à l’Université de Chittagong où il enseigne, qu’il prend définitivement conscience de son destin.
La chose lui paraît claire, il doit s’occuper du sort des plus démunis et se lance avec ses étudiants dans un type d’action sur le terrain.
La Grameen Bank গ্রামীণ ব্যাংক est alors créée, Grameen signifiant « village » en bangla, langue officielle du Bangladesh.
Il y démontre alors que l’une des difficultés que rencontrent les plus pauvres est de pouvoir accéder à un prêt que leur absence de moyens leur empêche de garantir auprès des banques.
Qu’à cela ne tienne, il y met de sa poche et l’expérimentation conduite est en tout point concluante.
Certes, il faut convaincre, en particulier les femmes qui sont au cœur de son projet. Mais le temps va faire son œuvre, et en 1983 la Grameen Bank obtient le statut officiel de « banque » par les autorités.
Dès lors, Muhammad Yunus se fait l’apôtre du micro-crédit qui dépassera bientôt les limites nationales, s’étendant au monde entier.

Bien entendu, des objections, des critiques, des vues différentes, de la part d’économistes ou de commentateurs, seront formulées, qui ne font qu’attester combien son initiative occupe désormais un point central dans notre relation à la richesse et à la pauvreté.

Morale de l’histoire : Si vous vous intéressez réellement à la notion de « pauvreté », prenez le temps de vous faire simultanément une véritable idée de la « richesse », l’une ne va pas sans l’autre…

Muhammad Yunus reçoit le Prix Nobel de la paix en 2006, le président du comité Nobel déclarant : « Une paix durable ne peut pas être obtenue sans qu’une partie importante de la population trouve les moyens de sortir de la pauvreté… Le micro-crédit est un de ces moyens ».
Drôle de monde !