On nous a appris, parfois de manière très positive, à nous mépriser et à mépriser nos modes de vie. On nous a fait croire que nous n’avions pas de passé dont on puisse parler, pas d’histoire dont on puisse se vanter. Le passé, en ce qui nous concerne, n’était qu’un vide et rien de plus. Seul le présent comptait et nous n’avions que très peu de contrôle sur lui. Il semblait que nous étions destinés à une période définitive de tutelle étrangère, sans aucun espoir de redevenir un jour nos propres maîtres. Le résultat final de tout cela a été que notre fierté et notre confiance en nous-mêmes ont été sérieusement minées. Nous devrions maintenant avoir l’intention d’essayer de récupérer ce que nous pouvons de notre passé. Nous devrions écrire nos propres livres d’histoire pour prouver que nous avons eu un passé, et que c’était un passé qui valait la peine d’être écrit et appris comme n’importe quel autre. Nous devons le faire pour la simple raison qu’une nation sans passé est une nation perdue, et qu’un peuple sans passé est un peuple sans âme.
Par : Seretse Khama
Source : Botswana Daily News, 19 May 1970 / thuto.org Sir Seretse Khama, speech of Chancellor at University of Botswana, Lesotho and Swaziland graduation ceremony, 15 May 1970