[Qui est l’étranger ? En quoi sa provenance de l’autre côté de la frontière, et parfois du palier, m’interroge-t-elle ? Quels sont nos droits et devoirs mutuels ? Tandis que les flux migratoires s’accentuent nourris par les déséquilibres du monde, comment vivre ce défi essentiel, garant de justice et de dignité ?…]
Si vous connaissez les « Lions de la Teranga », nul doute que vous avez un pied, ou plutôt les deux, dans le monde du foot, vous préparant à réagir aux exploits de l’équipe nationale du Sénégal. Mais par-delà cet intérêt, peut-être nous entraînerez-vous sur une autre piste, celle-là même d’un des concepts fondamentaux à l’esprit sénégalais : celui de la téranga. Bien des exégètes qui se sont penchés sur ses origines, ont permis d’en multiplier les raisons d’être liées à l’histoire des empires, au brassage des populations, à la vision religieuse… Et naturellement lorsque le pays gagna son indépendance en 1960, la téranga ne fut pas négligée dans la construction même de l’identité nationale. Mais alors comment la définir ? Comment circonscrire en quelques mots un état d’esprit qui non seulement traverse les âges et les âmes, mais s’incarne au quotidien dans les gestes les plus anodins ? Gestes empreints de générosité, d’ouverture, d’une idée de soi et d’un autre… soi, formant un tout indissociable. Idée du plat que l’on partage et que l’on tient prêt à recevoir un convive supplémentaire aussi imprévu soit-il, soit-elle, ou particulièrement parce qu’il.elle est imprévu.e. Principe d’honorer l’hôte de passage, ou plus durable, de l’accueillir, et comme dit le poète, de l’inviter à revenir…
Épopée des sociétés humaines dans leur relation à l’autre, à l’étrange, à l’étranger, source des sentiments les plus contradictoires, au regard des situations respectives, sociales, économiques, géopolitiques, religieuses, éthiques… et de leurs cheminements différenciés…
Et si l’on commençait par questionner notre indéfinition de « l’étranger » ?
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