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Sur des pattes de poulet

repère(s) :récit

Cendrillon, le Chaperon rouge, Hansel & Gretel, le Petit Poucet… tant de personnages emblématiques qui ont pu bercer notre enfance. Mais qu’en est-il de Baba Yaga Баба Яга, ogresse des contes slaves ?
Baba Yaga est maigre à faire peur, et que dire de sa maison reposant sur une ou plusieurs pattes de poulet. Isba protégée par une clôture assez originale, faite d’os et de crânes humains.
Une innocente petite fille est envoyée chez elle par sa cruelle marâtre, la sœur de Baba Yaga, afin de lui demander une aiguille et du fil…
Or, en chemin, elle se doute que quelque chose ne s’annonce pas pour le mieux. Elle s’arrête donc chez sa brave tante pour lui demander conseil.
Celle-ci lui apprend qu’elle se rend tout droit chez l’ogresse Baba Yaga.
Ne pouvant hélas s’y soustraire, elle s’emploie sur place à tout faire pour éviter d’y être croquée !
Elle y parviendra grâce à d’ingénieux stratagèmes : un morceau de jambon pour le chat, de l’huile pour la barrière, un ruban rouge pour le bouleau, enfin du pain tendre pour les chiens.
De même à l’aide d’une serviette et d’un peigne se transformant respectivement en puissante rivière et en luxuriante forêt, la petite fille aura définitivement raison de la méchante ogresse. Elle rejoindra alors son père lequel répudiera aussitôt sa sinistre compagne ! D’autres versions étant plus expéditives.

Mais selon certains, Baba Yaga n’est pas qu’une terrible ogresse !
Au-delà de ces histoires terrifiantes, la voici qui apparaît en d’autres récits, plus flatteurs, sous les traits d’une… guérisseuse ! Certains jouant sur les racines indo-européennes : Yaga se rapportant peut-être à yoga !
Elle peut aussi s’avérer une charmante hôtesse, conviant les voyageurs, tout du moins ceux qui le méritent, au plaisir d’un bain russe, un banya, leur offrant gîte et couvert ainsi que quelques cadeaux.
D’ailleurs, certains rattachent cet aspect plus positif à une antique période où la société, avant d’être patriarcale, était matriarcale. Un temps où Baba Yaga était patronne des forêts, commandait au monde céleste.
N’est-elle pas en outre à l’instar des crânes précités qui entourent son isba, gardienne du royaume des morts !
Bref, un personnage plutôt complexe…

Morale de l’histoire : Prenez le temps et le plaisir d’un bon banya, avant de vous plonger dans la découverte de ses nombreuses aventures…

D’après un grand connaisseur, Vladimir Propp Владимир Яковлевич Пропп (1895 – 1970), il y aurait une possible relation entre Baba Yaga et les Vedas, textes sacrés de l’Inde. Comme quoi, elle pourrait bien puiser ses racines dans les plus anciens récits…
Drôle de monde !

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