Les rituels de l’ancienne Mésopotamie, tels qu’ils nous sont rapportés sur les tablettes d’argile du 1er millénaire, mettent en jeu, sous différentes modalités, l’acte de raser quelqu’un. Pour se protéger d’un mauvais présage annoncé par un serpent, il est recommandé à un individu, en même temps que d’autres gestes à accomplir, de se raser les joues, dans un rituel du 1er millénaire av. J.-C. galābu « raser » est un verbe akkadien dont la racine sémitique ne s’applique pas uniquement à la barbe mais aussi aux cheveux et autres poils du corps. Cette variété du vocabulaire invite alors à s’interroger sur les poils en général, ainsi que sur leur mention dans les rituels akkadiens. Ainsi a-t-on Lamaštu, cette démone léontocéphale qui s’attaque aux nourrissons et aux femmes enceintes, qui est décrite dans les rituels comme celle qui a des ongles longs et des poils sous les bras. Certaines procédures rituelles mettent ainsi en jeu les poils/les cheveux suivant des modalités variées. Le poil a-t-il une fonction rituelle différente selon qu’il se trouve sur la tête, le menton, sous les bras, sur le corps en général, voire sur les organes génitaux ?
Auteur : Anne-Caroline Rendu-Loisel
Source : Poils et poilus des rituels de l’ancienne Mésopotamie / hal.archives-ouvertes.fr
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