Les Imazighen (Berbères) occupent l’Afrique du Nord, de l’Égypte au Maroc, en passant par le Sahara. Ils sont ainsi présents dans une douzaine de pays. Ils constituent donc un groupe diversifié dont témoignent leurs langues appartenant à la famille afro-asiatique (ou chamito-sémitique), et incluant : le chleuh ou tacelḥit ⵜⴰⵛⵍⵃⵉⵜ , le rifain ou tarifit ⵜⴰⵔⵉⴼⵉⵜ , le kabyle ou taqbaylit ⵜⴰⵇⴱⴰⵢⵍⵉⵜ, le chaoui ou tacawit ⵝⴰⵛⴰⵡⵉⵝ , sans oublier le touareg autrement nommé tamacheq ou tamajeq ⵜⵎⴰⵣⵗⵜ, etc. Le Maroc est allé encore plus loin par sa nouvelle constitution en 2011, en accordant à l’amazighe le statut de langue officielle.
Le débat sur leurs origines ne cesse de rebondir de siècle en siècle. Salluste (- 86 / – 35), Flavius Josèphe (v. 37 / 100), ou encore Ibn Khaldoun (1332 / 1406) s’emploient à les préciser. Pour ce dernier, « les Berbères sont les enfants de Canaan, fils de Cham, fils de Noé (…) » et « leur aïeul se nommait Mazigh. » Bien d’autres s’en mêlent comme Hérodote (5° siècle av. J.-C.), Plutarque (v. 46 – v. 125), sans compter avec les hypothèses d’origine nordique, ibérique ou encore sumérienne ! À ces considérations, l’anthropologie a proposé de s’appuyer sur des découvertes d’ossements locaux, par ex. de la civilisation capsienne il y a 8000 ans, dont les caractéristiques artistiques notamment sont fort proches des Imazighen.
Comme on s’en doutera, le débat sur leur écriture n’échappe pas à ce flot d’hypothèses. S’ils disposent en effet d’une magnifique écriture qui caractérise leur identité : le tifinagh, d’où vient-elle ? À l’instar des hypothèses que nous venons d’évoquer, l’écriture tifinagh ne manque pas d’alimenter des propos divers. Selon certains, le mot « tifinagh » tirerait son origine de tafniqt, qui signifie « la phénicienne ». Pour d’autres, « tifinagh » viendrait plutôt de tifi : « trouvaille », et nagh : « notre », soit « notre trouvaille » ! Les Touaregs quant à eux y voient l’œuvre de l’extraordinaire Anigouran, personnage doté d’une grande intelligence, qui serait l’auteur des inscriptions rupestres les plus antiques. Du côté historique, on en trouve trace chez les rois numides Massinissa (v. 238 – 148 av. J.-C.) et son successeur (et fils) Micipsa sous une forme dite libyque dont l’antériorité pourrait remonter jusqu’aux 6° ou 7° siècles av. J.-C. Elle se maintiendra tant bien que mal durant les diverses dominations de l’Afrique du Nord, jusqu’à retrouver un certain écho dans les années 1970.
À noter que les langues berbères utilisent également l’alphabet arabe ou l’alphabet berbère latin lequel comporte 33 lettres incluant : ɣ, ǧ ou encore ẓ .
(texte largement inspiré du catalogue « J’écris la Paix »)
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