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Le chemin des Imazighen…

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Amazigh, kabyle, zenaga, tamasheq… mais aussi tachelhit, tamazight, tarifit, chaouia, ghadamès et quelques autres… : autant de langues dites « berbères », incluses dans l’ensemble afro-asiatique !
La diversité en atteste dans toute l’étendue des pays concernés : Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Égypte, Mali, Niger, Mauritanie… mais aussi Iles Canaries.
Bienvenue chez les Imazighen ⵉⵎⴰⵣⵉⵖⵏ , un groupe ethnique couramment qualifié de Berbères, terme que beaucoup récusent puisqu’il renvoie au mot grec désignant les « gens dont on ne comprend pas la langue », finissant à travers le mot « barbare » par qualifier ce qui est « sauvage », « non-civilisé ». Les « Imazighen » quant à eux sont : les « hommes libres ».
Etant donné les pays précités, on va les retrouver sur cinq millions de kilomètres carrés au gré de dizaines de millions de locuteurs, sans compter bien entendu les diasporas.
Leur histoire ? Leurs origines ?
Assurément un cheminement sur les millénaires qui remonte au Paléolithique supérieur.
On en trouve les premières traces attestées au sein de tribus datant de l’âge de pierre, 5 000 ans avant Jésus-Christ. En se mêlant, ces tribus de personnes unies par des langues similaires ont établi une identité commune, base de la culture amazighe d’aujourd’hui.
Les études avancent quant à elles un « marqueur berbère » génétique.
Compte tenu des flux de population, les Imazighen ont bien entendu été en contact avec les Phéniciens, les Carthaginois, puis les royaumes arabes. Des espaces comme la Numidie ⵉⵏⵓⵎⵉⴷⵏ s’étant constitués et ayant rayonné jusqu’au premier siècle avant Jésus-Christ. Et que dire des dynasties almoravides ⵉⵎⵔⴰⴱⴹⵏ et almohades ⵉⵎⵡⵃⵃⴷⵏ !
Bien des figures incarnent donc l’histoire des Imazighen. Citerons-nous le cas de Sheshonq Ier qui régna de 943 à 922 avant J.-C. en tant que pharaon d’Egypte, fondateur de la XXIIe dynastie ?
Relevons également l’appellation de « Libyens » ou « Libyques » donnée aux peuples indigènes d’Afrique du Nord à l’ouest de la vallée du Nil, ancêtres des actuels Berbères.
Et c’est ainsi que les Imazighen dans toute la richesse de leurs appartenances locales, ont développé une culture où se mêlent traditions orales, chants, danses, artisanats et rituels. De la constitution des greniers communautaires et fortifiés, les igoudar, aux bijoux touaregs ou aux hennayates, du concept de « baraka » à la pratique d’un alphabet particulier, le tifinagh, cette richesse témoigne d’une réelle sédimentation sur le temps long.

Morale de l’histoire : Si nous croisons le chemin des cultures amazighes, accordons tout le temps nécessaire à la reconnaissance de cette exceptionnelle richesse.

Un autre point culturel d’importance : l’existence d’un Nouvel an amazigh dit Yennayer le 13 janvier, marquant le premier jour de l’année agricole et correspondant au début de l’année dans le calendrier julien. Certains le rattachant plutôt à l’intronisation du pharaon Sheshonq Ier.
Drôle de monde !

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