Originaire de l’archipel des Chagos, le séga tambour des Chagos est l’un des types de musique séga de l’île Maurice. Comme les autres formes de musique séga, il est né de l’esclavage et chanté en créole chagossien, le dialecte propre à l’archipel. Il s’agit d’un mélange de musiques, de danses et de chants doux, énergiques et rythmés. L’élément central est le tambour, grand instrument rond chauffé puis frappé pour produire des battements lancinants qui forment la base rythmique. Les paroles, souvent écrites de manière spontanée, relatent des expériences quotidiennes. Les chansons parlent notamment de tristesse, de bonheur et de rébellion. Le séga tambour des Chagos est également accompagné de plats et de boissons traditionnels. Les morceaux composés aujourd’hui évoquent la nostalgie du passé et le mal du pays, ils s’appuient sur l’expérience douloureuse de l’exil, pour que les jeunes n’oublient pas leurs racines et restent fiers. Toutefois, malgré les efforts de sauvegarde, plusieurs facteurs menacent la viabilité de cet élément. Par exemple, si les anciennes générations pratiquent encore l’élément sous sa forme traditionnelle, les jeunes se tournent peu à peu vers d’autres types de musique. L’une des principales menaces est la disparition des aînés qui connaissent les paysages associés à la pratique de l’élément. Par ailleurs, en raison de leur exil vers de nouveaux territoires, les individus concernés sont confrontés à des défis, parmi lesquels la pauvreté et l’absence de cohésion communautaire. Cela a entraîné une perte de mémoire et un désintérêt vis-à-vis de la pratique de l’élément.
Source : ich.unesco.org