Le premier cycle de rituel, le Wulla Poddu, se tient à la fin de la saison sèche, en octobre-novembre. Ses rites complexes accompagnés de nombreuses restrictions servent à chasser les forces invisibles néfastes et à garantir l’arrivée rapide des pluies. On nettoie les villages et les lieux sacrés, on organise de grands rassemblements durant lesquels on sort les lances et les tambours sacrés. C’est aussi l’époque où on pratique la circoncision, la chasse aux sangliers ainsi que de nombreux rituels divinatoires. Au moment de planter le riz, en février-mars, au plus fort de la saison des pluies, s’ouvre un nouveau cycle de rituels, le Nyale Pasola, qui conduira à verser du sang humain pour fertiliser la terre et assurer une récolte abondante. C’est pourquoi la communauté organise, souvent au milieu de la nuit, de violents combats de boxe entre jeunes gens appelé pajura. Le sang et parfois les dents des combattants tomberont sur le sol ce qui le « refroidira » des influences néfastes tout en le rendant fertile. Il s’agira ensuite d’observer la venue des vers marins nyale. Ce rituel est particulièrement spectaculaire dans la région de Wanokaka car la récolte des vers sera immédiatement suivie d’un combat rituel à cheval appelé Pasola. À l’aube, deux prêtres marapu s’avancent dans la mer pour recueillir les premiers vers. Ces derniers portent un message des esprits ancestraux. Leur abondance et leur consistance donneront de précieuses indications sur les futures récoltes. Puis la foule se précipite dans l’eau pour récolter les vers qui seront par la suite mangés crus ou cuits.
Source : barbier-mueller.ch