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Je tiens mon affaire

repère(s) :écriture

Et si l’on partait à la rencontre… des hiéroglyphes égyptiens !
Faisons alors un saut le 27 septembre 1822. Alors qu’il est âgé d’une trentaine d’années, Jean-François Champollion dit Le Jeune, fait un exposé très remarqué devant l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Il y partage la « Lettre à M. Dacier relative à l’alphabet des hiéroglyphes phonétiques ».
C’est un coup de tonnerre et l’aboutissement d’une aventure qui renvoie à des milliers d’années d’histoire.
La pratique de l’écriture égyptienne débuta en effet plus de 3000 ans avant notre ère.
Evoluant tout au long des dynasties qui allaient s’y succéder, celle-ci fut interdite par l’Edit de Théodose en 391, dans le but de stopper les cultes dans les temples païens.
Alors que les clés de cette écriture se perdaient, les essais de déchiffrement s’enchaînèrent jusqu’à ce qu’une pierre fût mise au jour par des soldats français à Rosette, dans le delta du Nil en 1799.
Cette pierre en basalte noir dévoilait un décret datant de 196 avant J.-C. en l’honneur du roi Ptolémée V Épiphane. Chose précieuse : elle était gravée en trois systèmes, en grec ancien, en hiéroglyphes et en démotique, une écriture simplifiée.
Ce sera la clé du déchiffrement et le début d’une véritable course au savoir.
De nombreux savants s’y attelèrent dont : Antoine-Isaac Silvestre de Sacy (1758-1838), Johan David Åkerblad (1763-1819)… ou encore Thomas Young (1773–1829), un esprit des plus éclectiques que Champollion, son cadet, allait finalement devancer.
En vérité, Champollion comprit un principe essentiel écrivant plus tard : « l’écriture hiéroglyphique est un système complexe, une écriture tout à la fois figurative, symbolique et phonétique, dans un même texte, une même phrase, je dirais presque dans le même mot »…
Après l’annonce solennelle de septembre 1822, le Précis du système hiéroglyphique parut en 1824. Puis Champollion partit à la rencontre des collections d’égyptologie en Italie, devint conservateur du département égyptien du Louvre, enfin arpenta la vallée du Nil. Il mourut le 4 mars 1832.

Morale de l’histoire : Si vous avez la riche idée de déchiffrer certaines des écritures qui le nécessitent toujours, que ce soit celle de la Vallée de l’Indus, du disque de Phaistos ou encore de l’Île de Pâques, sans oublier les mémoires de votre arrière-grand-père, trouvez d’abord votre Pierre de Rosette, cela peut aider !

Il est juste de rendre ici hommage au frère de Champollion, Jacques-Joseph Champollion-Figeac (1778-1867) de douze ans son aîné. Ce fut en grande partie sous sa protection qu’il grandit et s’instruisit, en particulier durant son séjour à Grenoble. Et ce fut lui qu’il vint trouver le 14 septembre 1822, en s’écriant : « Je tiens mon affaire ! » avant de s’effondrer !

Drôle de monde !

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