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Patrimoine Culturel Immatériel

Jardins classiques de Suzhou

repère(s) :habiter

1997

[chin. 苏州古典园林 Sūzhōu gǔdiǎn yuánlín]

Le paysagisme classique chinois, qui cherche à recréer des paysages naturels en miniature, est représenté de façon exceptionnelle dans les neuf jardins de la ville historique de Suzhou, universellement reconnus comme étant des chefs-d’œuvre du genre. Aménagés du XIe au XIXe siècle, ils reflètent dans leur conception méticuleuse la grande importance métaphysique de la beauté naturelle dans la culture chinoise.

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[ patrimoine ]

Les jardins classiques de Suzhou, dans la province de Jiangsu en Chine, remontent au XIe siècle de notre ère lorsque la ville fut fondée et devint capitale du royaume de Wu. Inspirés par les domaines de chasses du roi de l’état de Wu, des jardins privés ont commencé à être créés vers le 4e siècle et ont atteint leur apogée au 18e siècle. De nos jours, plus de 50 de ces jardins existent encore. Neuf d’entre eux, à savoir le jardin de l’Humble Administrateur, le jardin Attardez-vous, le jardin du Maître des Filets, la villa de la Montagne Étreinte de Beauté, le pavillon Canglang, le jardin de la Forêt du Lion, le jardin de la Culture, le jardin de la Retraite du Couple et le jardin de la Retraite et de la Réflexion, sont considérés comme les meilleures incarnations des jardins chinois dits «de Montagne et d’Eau». Le plus ancien de ces jardins, le pavillon Canglang, a été construit au début du XIe siècle sur le site d’un précédent jardin alors détruit. Conçus et construits sous l’influence d’un style poétique et spontané, comme dessiné à main levée, tel qu’on pouvait l’observer dans les peintures de paysage traditionnelles chinoises, ces jardins sont remarquables car ils mêlent intimement un art raffiné, une élégance artistique et sous-tendent de riches éléments de culture. Ces jardins donnent un aperçu de la manière dont les intellectuels de la Chine ancienne harmonisaient des conceptions d’esthétisme dans une culture de réclusion au cœur d’un environnement urbain vivant.

Les maîtres jardiniers de chaque dynastie ont adapté différentes techniques afin d’imiter de la façon la plus artistique possible la nature en utilisant et en adaptant de façon fort habile l’espace disponible. Limités à un seul et unique lieu de résidence, les jardins classiques de Suzhou sont censés être un microcosme de la nature en mêlant les éléments de base de la nature tels que l’eau, les pierres et les plantes à différents types de construction ayant un sens littéraire et poétique. Ces jardins d’un raffinement extrême sont un témoignage de l’art supérieur des maîtres jardiniers de l’époque. Leur conception qui est inspirée par la nature sans toutefois s’y limiter a eu une influence certaine sur l’évolution de l’art des jardins, tant en Orient qu’en Occident. Ces ensembles paysagers composés de constructions, de formations rocheuses, de calligraphie, de meubles et d’éléments décoratifs sont la vitrine des réalisations artistiques les plus abouties de la région orientale du delta du Yangtze. Ils sont l’essence même de l’incarnation de la culture chinoise traditionnelle.


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1000-1100Chinejardin