Il s’appelait Nobel

Immanuel Nobel (1801 – 1872), est un personnage assez peu commun. Architecte du gouvernement égyptien, inventeur du panneau de bois contreplaqué industriel, il est en outre fabricant de mines sous-marines et de bateaux à vapeur. Très introduit auprès du Tsar de Russie, il y demeure durant vingt ans avant de faire faillite et revenir en Suède.
Alfred (1833 – 1896), son troisième fils, poursuit avec succès les activités « explosives » de la famille. Succès qui coûte toutefois la vie à son jeune frère ainsi qu’à plusieurs ouvriers.
Il parvient finalement à maîtriser l’instabilité de la nitroglycérine, créant : la dynamite.
[nitroglycérine n.f. : nitrate triple de glycérine, explosif puissant sous l’effet d’un choc (constituant essentiel de la dynamite)]
La fortune est au rendez-vous à la hauteur des centaines de brevets qu’il dépose. Mais sa mauvaise réputation aussi…
Alors que son frère Ludvig meurt en 1888, un journal annonce la sienne, à tort : « Le marchand de la mort est mort. »
Cette sombre méprise lui fait-elle prendre conscience qu’il lui faut laisser une trace moins sinistre de son passage sur terre ?
Toujours est-il qu’à sa mort en 1896, bien réelle celle-ci, son testament et son legs permettront de créer une fondation philanthropique.
Le Prix Nobel de la paix y est ainsi institué et décerné pour la première fois en 1901.
Ce prix prend place aux côtés d’autres Nobel qu’ils soient de littérature, de chimie, de médecine ou physiologie, ou encore de physique.
Il n’existe pas de Prix Nobel de Mathématiques, les Mathématiques étant primées par la Médaille Fields depuis 1936, ou plus récemment le Prix Abel depuis 2003.
Pour en revenir à la Paix, entouré par son prestige international, le Prix Nobel a reconnu des personnalités de tout premier rang.
On y trouvera : Henri Dunant (le fondateur du Comité International de la Croix-Rouge), Martin Luther King, Mère Teresa, Rigoberta Menchu, Muhammad Yunus ou encore Nadia Murad et Denis Mukwege…

Morale de l’histoire : Certains reproches seront régulièrement adressés aux Nobel. Outre celui de ne pas consacrer des personnes qui pense-t-on le mériteraient, ou d’en récompenser d’autres, controversées, l’on fera observer l’énorme déséquilibre entre le nombre d’hommes et de femmes primés… Autant de défis pour les Nobel…
A propos de femmes, Marie Curie détient le magnifique record d’être la seule personne au monde à avoir été récompensée dans deux catégories distinctes : le Prix Nobel de physique avec Henri Becquerel et son mari Pierre en 1903, et le Prix Nobel de chimie en 1911… Un bon signe pour les talents en herbe !
Drôle de monde !