Elle s’appelait Black Maria…

Elle s’appelait Black Maria, et appartenait voici deux siècles à la communauté ngunawal présente dans les Southern Highlands de la Nouvelle-Galles du Sud, en Australie. Maria avait coutume de chanter des berceuses aux enfants, et c’est l’une de ces chansons qui fut portée par écrit et qui devait colporter sa mémoire. Bien que la transcription ne fût pas correcte et que l’on ignore du reste à qui nous la devons, elle rappelle la violence qui frappa les locuteurs de ces langues aborigènes, envoyés dans des missions, interdits de les pratiquer…
Ces quelques lignes inspirèrent la publication par M. Bell d’un ouvrage en langue ngunawal, basé sur la légende de Mununja le papillon. « Il s’agit de l’histoire d’amour d’une jeune fille qui a échappé au mariage avec le maléfique Gunga et est restée à jamais proche de sa famille et de son pays sous la protection d’un magnifique papillon, Mununja. » (https://www.bbc.com/news/world-australia-35693904) Dans son sillon, le fils de M. Bell, ainsi que M. Freeman et l’Institut australien des études aborigènes et insulaires du détroit de Torres (ATSIS) se sont attelés à un projet pilote pour enseigner le ngunawal.
Œuvre ô combien décisive pour les populations aborigènes elles-mêmes, mais aussi pour les Australiens non indigènes, partant ensemble à la rencontre de ce patrimoine vieux de dizaines de milliers d’années. Langues qui se comptent par centaines, divisées en langues pama-nyungan et les langues non pama-nyungan. Quoi de mieux que les berceuses pour en découvrir la promesse de vie, et la mieux défendre…
Ainsi de cette chanson, nommée Inanay qui proviendrait de la langue yorta yorta, groupe de dialectes parlé par le peuple Yorta Yorta, à la jonction des rivières Goulburn et Murray dans l’actuel nord-est du Victoria :
Inanay gupu wanna
Inanay gupu wanna
Ay ay ay oola
Oola oola oola ay
Yippee yay yipee yay
Goo wana goo wana
Goo wana goo wana
Goo wah – Choo!
(https://www.mamalisa.com/?t=es&p=5086)