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Ecrire le wolof…

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Les Wolofs constituent une composante majoritaire du Sénégal, et sont également présents en Gambie et Mauritanie. Ils seraient par vagues migratoires successives, originaires de l’Égypte. Leur présence et leur essor en Afrique de l’Ouest sont à rattacher tout particulièrement à l’empire du Djolof qui rayonna entre sa fondation au 13e et le 16e siècle. La langue wolof quant à elle est une langue nigéro-congolaise, nord-atlantique, classée parmi les langues sénégambiennes dans lesquelles on trouve également le peul ou le sérère. Au Sénégal elle devance le français en termes de locuteurs avec lequel elle constitue l’une des deux langues officielles. Les Wolofs sont essentiellement musulmans et s’organisent en confréries. On ne s’étonnera donc pas que la langue ait été tout d’abord transcrite en un alphabet arabe complété qui se nomme wolofal. Notons au passage que ce type d’alphabets dérivés de l’arabe s’appelle un adjami et que son travail d’adaptation concerne tout autant le haoussa, le dioula, le bambara, le swahili, parmi d’autres.
عجمي ʿaǰamī
Le wolofal a ensuite cédé la place à l’alphabet latin lequel s’est également adapté aux besoins de la langue wolof. Celui-ci comporte les 26 lettres suivantes.
Dans son premier roman en wolof Doomi Golo paru en 2003, l’écrivain Boubacar Boris Diop commence par ces trois mots : « Àddina. Dund. Dee. » Il donnera une traduction de cet ouvrage en français en 2009, sous le titre : Les Petits de la guenon. Quant aux trois mots introductifs, comment en communiquer tout le sens ! Ceux-ci seront traduits par : « Ici-bas. Vivre. Mourir. ». Toutefois l’auteur s’interroge sur la difficulté de l’exercice : « Lorsqu’on traduit de l’italien vers l’espagnol ou du bambara vers le pulaar, on est dans le même univers sonore et les codes culturels peuvent se faire harmonieusement écho. Dans ce cas-ci, je devais me débrouiller pour faire correspondre deux univers mentaux radicalement différents, les univers pris en charge par les langues wolof et française. … » Il ajoute : « Il suffit de les prononcer devant n’importe quel Sénégalais pour qu’il entende, comme moi-même jadis, le silence qui s’ensuit, la soudaine gravité de l’atmosphère en cet instant où chacun semble se souvenir bien malgré lui de la dérisoire précarité de l’existence humaine. » Beau défi s’il en est !
(source : http://www.dorif.it/ezine/ezine_articles.php?art_id=40)

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