La culture d’Ubaid (vers 6500 à 3800 av. J.-C.) est l’une des plus anciennes cultures proto-urbaines de Mésopotamie, précédant la célèbre période d’Uruk. Elle tire son nom du site archéologique d’al-‘Ubaid, situé près de l’antique Ur, dans le sud de l’Irak actuel, aux environs de 30° N – 46° E. Elle s’est développée dans le basse Mésopotamie, avant de s’étendre vers le nord jusqu’au piémont du Taurus et de l’Iran occidental. Cette culture marque une étape cruciale dans le passage des sociétés néolithiques vers une organisation plus hiérarchisée et sédentaire. Les habitats montrent des maisons en briques crues aux plans standardisés, organisées en villages et parfois en véritables centres proto-urbains. La présence de temples, comme à Eridu, témoigne d’un début de pouvoir centralisé, souvent religieux, autour du culte de divinités comme Enki. L’agriculture irriguée s’intensifie (orge, blé), de même que l’élevage (moutons, chèvres, bœufs), dans un environnement contraignant nécessitant coopération et planification.
La poterie peinte, à fond clair décorée de motifs géométriques verts ou bruns, est caractéristique de cette culture, même si elle devient ensuite plus fonctionnelle que décorative. On y observe aussi les premières formes de division du travail et de stratification sociale. La culture d’Ubaid est donc souvent considérée comme le prélude direct à l’urbanisation mésopotamienne : elle pose les bases institutionnelles, économiques et religieuses des premières villes. Elle précède et annonce la période d’Uruk (vers 4000 à 3100 av. J.-C.), où émergeront les premières formes d’écriture et d’État.
Pantopique(s) lié(s) :
10000-5000Mésopotamie