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Riche comme Crésus

repère(s) :récit

Selon la légende, Midas Μίδας, roi de Phrygie, en Anatolie, s’était vu récompenser par Dionysos du don de transformer en or tout ce qu’il toucherait.
En vérité, il venait de se condamner lui-même à périr de faim et de soif puisqu’en effet aucun mets, aucun breuvage ne lui parvenait plus à la bouche qui ne se transformât préalablement en or.
Il fut libéré de cette malédiction en se baignant dans le fleuve Pactole (Πακτωλός, Paktōlós), charriant dès lors des gisements d’or.
Cette fortune aurait largement contribué à enrichir un autre roi : Crésus Κροῖσος, souverain de Lydie, qui vécut au VIe siècle avant notre ère.
On peut imaginer qu’il en conçut une certaine vanité que retrace assez bien la visite d’un certain Solon Σόλων (v. 640 – v. 558 av. J.-C.), l’un des 7 Sages de la Grèce.
Alors que, selon Hérodote Ἡρόδοτος (v. 480 – v. 425 av. J.-C.), Solon serait venu le voir à Sardes, capitale de la Lydie, Crésus lui aurait demandé qui était le « plus heureux des hommes ».
Or Solon aurait alors nommé d’autres personnes, bien moins fortunées que lui, indiquant que seul le temps pourrait le dire…
Cette offense mit le roi dans une certaine colère et il congédia l’archonte.
Puis le temps, ce précieux temps pointé par Solon, passa.
Et la fortune devait être défavorable au puissant Crésus. Tout d’abord son fils Atys fut tué dans une chasse au sanglier. Puis un conflit majeur opposa bientôt la Lydie à la Perse, menée par le roi Cyrus le Grand.
Les oracles avaient été formels, Crésus ne pouvait la perdre. Il s’y engagea donc sans restriction.
Pourtant Sardes finit par tomber et Crésus fut fait prisonnier.
Sa fin est alors incertaine.
Certains nous disent qu’il fut condamné au bûcher et qu’il y périt. Mais d’autres avancent qu’une pluie soudaine lui aurait en fait accordé un sursis et surtout que le captif prêt à être exécuté, se serait écrié : « Ô Solon » !
On dit alors que ceci aurait ému Cyrus au point qu’il aurait suspendu la sentence et que Crésus serait devenu l’un de ses conseillers…

Morale de l’histoire : Ne nous hâtons pas à juger de la fortune et de l’infortune, elles sont peut-être moins évidentes qu’il ne paraît de prime abord…

Crésus fut le dernier roi de la dynastie des Mermnades (685-546 av. J.-C.) débuté avec un nommé Gygès, simple berger de Lydie, ayant bénéficié d’un anneau d’invisibilité…
Drôle de monde !

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