[L’environnement, parce qu’il débute en chacun, en appelle à une responsabilité à la fois collective et individuelle. Tout ce qui le concerne, nous concerne : des conséquences de nos actions sur la biodiversité, à l’exploitation des ressources, en passant par le laisser-faire en matière de pollution, la question environnementale dit – ou non – notre attachement à la qualité de la vie, voire à son maintien. Peut-on encore longtemps en reporter la prise de conscience ? Que nous disent les cultures de ce rapport à la Terre-mère, à la Pachamama ?…]
Elle est dans l’environnement andin, la représentation même de la fertilité et par là de la féminité, de la générosité, de l’abondance. Elle est la Pachamama, ce qui en aymara ou en quechua renvoie à la « Terre ou Monde ou Temps (pacha) » « Mère (mama) ». Nous faisons partie d’un tout et c’est en respectant les relations qui s’y tissent entre les êtres, les lieux, les phénomènes, que nous pouvons établir de meilleurs équilibres. Si son culte est à la fois permanent et omniprésent et bien qu’il s’exerce indépendamment de tout temple, sa fête principale a lieu plus particulièrement durant le mois d’août. Occasion de nous projeter vers l’année à venir et de demander à la Pachamama la protection qu’elle seule peut accorder au regard de tous les bienfaits dont elle nous gratifie. Offrandes de coca, de cigarettes, d’alcool… s’y succèdent selon des rites précis lors de cérémonies dédiées qui se dénomment variablement selon les lieux, comme par ex. challa ou el pago. Autant de moyens de lui prouver notre profond respect et la reconnaissance qu’elle mérite. Car attention, ne pas la respecter peut nous valoir un déluge de catastrophes, jusqu’à submerger les terres ! D’ailleurs si nous voyons un crapaud, sachons qu’il peut être le messager de la Pachamama annonçant malheurs et maladies. Alors, qu’on y prenne bien garde, la Terre ne peut souffrir d’être négligée, a fortiori bafouée. Et lors du précédent cérémonial, tandis qu’un trou est creusé, boca, n’oublions pas qu’il est la « bouche de la terre », et que ce rapport privilégié comporte à la fois des droits & des devoirs, charge à nous d’en comprendre les équilibres.
Et si l’on commençait par questionner notre indéfinition de la « terre » ?
…À noter qu’avec la conquête espagnole et le catholicisme, la figure de la Vierge Marie lui a été assimilée…
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