Il était une fois l’IA…

L’Intelligence artificielle [IA] ! Une histoire de quelques décennies…
Tout d’abord, la Cybernétique [du grec ancien κυϐερνητική , kybernêtikê : « art de piloter, de gouverner »] est lancée par Norbert Wiener dans les années 1940, alors qu’apparaissent à cette époque les premiers ordinateurs dont l’illustre ENIAC.
En 1950 dans un article décisif, Alan Turing se demande si « une machine peut penser ».
Il y introduit son fameux « test » visant à questionner les limites entre l’être humain et la machine.
Puis au cours de l’été 1956 est donnée une conférence au Dartmouth College.
Le terme « d’ intelligence artificielle [IA] » y est employé pour la première fois par John McCarthy (1927-2011) du MIT [Massachusetts Institute of Technology].
Un de ses proches, Marvin Lee Minsky (1927-2016), y définira l’IA.
Les attentes sont élevées, toutefois les années 1960 les décevront.
Il en résultera même la décennie suivante un « hiver de l’IA » gagnant les laboratoires – et leurs financements.
Une autre dynamique va prendre alors le relais, celle des « systèmes experts », aux capacités assimilables à celle d’un expert humain spécialiste de ce domaine.
En 1997, c’est la symbolique défaite aux échecs du maître international Garry Kasparov, alors champion du monde, face à Deep Blue, un superordinateur créé par IBM.
Notons qu’une « loi (dite) de Moore » accompagne cet essor continu, attestant que « le nombre de transistors dans les processeurs devrait doubler tous les 2 ans. »
Enfin au détour de la décennie 2010, l’accès à des volumes massifs de données et la puissance des algorithmes d’apprentissage remettent l’IA définitivement en selle.
Il ne s’agit plus dès lors de coder les règles comme avec les systèmes experts, mais de laisser les ordinateurs les découvrir par corrélation et classification, sur la base d’une quantité massive de données.
Les recherches en IA ne vont plus cesser de se développer…
Et c’est dans ce contexte qu’OpenAI rend public son agent conversationnel en novembre 2022.
Comme si un coup de pied avait été donné dans la fourmilière, cet avènement de l’IA dite « générative », aussi décrié soit-il par des chercheurs œuvrant sur des modèles plus pointus d’IA dite « générale », va en quelques mois transformer le rapport public à l’IA.
La suite est en train de s’écrire…

Morale de l’histoire : Gardons-nous des idées toutes faites et des raccourcis, car nul n’est prophète en ce domaine, à commencer par ceux qui sont supposés en avoir le contrôle…

Affectant l’ensemble des activités humaines, des juristes aux graphistes, des journalistes aux médecins, vers quels lendemains nous porte l’IA ? A moins que la bonne question ne soit : vers où décidons-nous de la porter ?
Drôle de monde !