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Siffler aux Canaries…

repère(s) :sens

Nous sommes chez les Guanches (ⵉⴳⵡⴰⵏⵛⵉⵢⵏ – Igwanciyen), ancienne population des îles Canaries appartenant aux Imazighen. S’ils ont disparu au détour du 16e siècle, les Guanches n’en ont pas moins légué une part de leur culture aux peuples qui leur ont succédé. C’est ainsi que les Gomeros, habitants de l’île de la Gomera, pratiquent une forme de langue sifflée, dite silbo, succédant à celle que pratiquaient jadis les Guanches et aujourd’hui classée au patrimoine de l’Unesco. Toutefois à l’origine berbère qui caractérisait cette dernière, le présent silbo s’appuie quant à lui sur l’espagnol. D’ailleurs le terme silbo ne désigne-t-il pas le « sifflement » en espagnol. Occasion de nous demander quels autres systèmes plus ou moins comparables existent à travers le monde, en tant que versions alternatives ou transpositions de langues parlées. Objectif ? En particulier, communiquer sur de longues distances, celles de vallées et montagnes par exemple, ou encore dans la forêt. Environ 70 systèmes seraient employés à travers le monde. À Kuşköy en Turquie par ex., est pratiquée « la langue des oiseaux », inscrite sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO en 2017. Ou encore dans le Béarn en France, avec un béarnais sifflé du village d’Aas, dans la vallée d’Ossau. Irons-nous plutôt au Mexique pour retrouver les formes sifflées du mazatèque ? En réalité, ainsi que le dit Julien Meyer, spécialiste mondial de ces questions : « Toutes les langues peuvent être sifflées. Même si c’est plus délicat pour les langues tonales comme le chinois, pour lesquelles la mélodie change le sens des mots et où le langage sifflé sera plus stéréotypé que sa version parlée… » (sciencesetavenir.fr)

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