D’après le récit du Shâhnâmeh de Ferdowsi, grand poète iranien du Xe siècle, promoteur de la langue et de la culture persane, Nowrouzcorrespond au jour du couronnement du mythique roi perse Djamshid : « Il fit un trône digne d’un roi, et y incrusta toute sorte de pierreries ; et à son ordre les Divs [8] le soulevèrent et le portèrent de la terre vers la voûte du ciel. Le puissant roi y était assis comme le soleil brillant au milieu des cieux. Les hommes s’assemblèrent autour de son trône, étonnés de sa haute fortune ; ils versèrent sur lui des joyaux, et donnèrent à ce jour le nom de jour nouveau/ Noeurouz (sic) : c’était le jour de la nouvelle année, le premier du mois Ferverdïn. En ce jour, le corps se reposait de son travail, le cœur oubliait ses haines. Les grands, dans leur joie, préparèrent une fête… et cette glorieuse fête s’est conservée, de ce temps jusqu’à nous, en souvenir du roi. » Le Shâhnâmeh relate que le guerrier Djamshid s’était toujours battu contre le mal. C’est à l’issue victorieuse d’une grande bataille qu’il fut couronné roi, apportant la liberté et la paix à son peuple. C’est ainsi que la date du couronnement du roi devint une fête, Nowrouz, qui fut célébrée chaque année au palais de l’Apadana. Cependant, dans la plupart des textes anciens persans, Djamshid, l’empereur pishdadien de la Perse, est cité comme le fondateur de cette fête. Il est aussi intéressant de savoir que les symboles de Nowrouzet du nouvel an iranien, véritables œuvres architecturales, peuvent aujourd’hui encore être admirés sur les murs de Persépolis. Ils sont les témoins de la renaissance et du renouvellement de la Nature. Il s’agit de deux animaux : le lion et la vache. Selon les archéologues, le premier est le symbole de la chaleur et du soleil et l’autre le symbole du froid, de la lune et de la nuit. Ces gravures sur les murailles des escaliers du palais de l’Apadana nous montrent la bataille entre un lion et une vache, dans laquelle il semble que c’est le lion qui va vaincre. La victoire du lion est l’emblème du Nowrouzet l’arrivée du nouvel an. Sur le reste des gravures figurent des troupes armées rassemblées autour du roi achéménide ; elles fêtent la fin du froid et de l’hiver.
Auteur : Hélène Beury | Shahzâd Madanchi
Source : teheran.ir