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Patrimoine Culturel Immatériel

L’Urtiin Duu, chants longs traditionnels populaires

repère(s) :art

2008

[chin. 长调 Zhǎ diào]

L’Urtiin duu ou « chant long » est l’une des deux formes majeures de chant mongol, l’autre étant le « chant court » (Bogino duu). Il tient une place particulière dans la société mongole et fait l’objet d’une véritable vénération en tant que forme rituelle d’expression associée aux célébrations et fêtes importantes. L’Urtiin duu est exécuté en diverses occasions : mariages, inauguration d’un nouvel habitat, naissance d’un enfant, marquage au fer d’un poulain et autres événements fêtés par les communautés mongoles nomades. Ces chants longs peuvent également être interprétés lors du naadam, une festivité organisée autour de concours de tir à l’arc, de lutte et de courses de chevaux.
L’Urtiin duu est un chant lyrique qui se distingue par l’abondance de ses ornementations, l’emploi de la voix de fausset, une tessiture vocale très étendue et une composition de forme libre. La mélodie ascendante est lente et régulière, alors que la mélodie descendante est souvent entrecoupée de rythmes entraînants. L’interprétation et le contenu de l’Urtiin duu sont étroitement liés au mode de vie ancestral des nomades mongols dans leurs prairies.
Si l’Urtiin duu est généralement considéré comme étant apparu il y a 2 000 ans, les premières œuvres littéraires où il est évoqué datent du treizième siècle. Plusieurs styles régionaux ont été préservés jusqu’à aujourd’hui. Les interprétations et les compositions actuelles continuent de jouer un rôle majeur dans la vie sociale et culturelle des nomades de la Mongolie et de la République autonome de Mongolie-Intérieure, dans le nord de la République populaire de Chine.
Depuis les années 1950, l’urbanisation et l’industrialisation prennent le pas sur le nomadisme, entraînant la disparition de pratiques et expressions traditionnelles. Une partie des prairies où les praticiens vivaient en nomades a été victime de la désertification, obligeant de nombreuses familles à opter pour un mode de vie sédentaire où certains thèmes classiques de l’Urtiin duu, tel l’éloge des vertus et des connaissances nomades, perdent tout leur sens.

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