« Les scientifiques se sont appuyés sur des récits issus de la tradition orale pour reconstituer l’histoire depuis trois mille ans d’une vaste forêt californienne fréquemment victime d’incendie », rapporte Nature. Leurs résultats, publiés dans Proceedings of the National Academy of Sciences, suggèrent que certaines parties de la forêt, établie dans la partie californienne des monts Klamath, sont plus denses que jamais. Par conséquent, un risque élevé d’incendies destructeurs menace ces zones. (…) « le principe de l’étude a d’abord été approuvé par le conseil tribal karuk [l’une des plus grandes tribus de Californie] ». Les chercheurs ont analysé les sédiments des lacs de la région, en particulier les pollens, marqueurs de la nature des arbres et de l’évolution de leur densité. La mesure du charbon contenu dans les couches sédimentaires associée à l’examen des cernes et des cicatrices de brûlures sur les souches des arbres leur a permis de cartographier les fluctuations du nombre d’incendies dans la région. Ces données ont été combinées aux récits issus des connaissances et traditions environnementales partagées par les peuples autochtones. L’ensemble montre que le brûlage culturel pratiqué par ces tribus – de petits feux contrôlés, qui maintiennent la biomasse à un niveau bas et réduisent le risque d’un brûlage plus étendu – a favorisé la stabilité dans les forêts des monts Klamath pendant au moins mille ans. Avec son équipe, Clarke Knight, chercheuse au service géologique américain, premier auteur de l’étude, a mis en évidence que la densité d’arbres dans cette région des monts Klamath avait commencé à augmenter quand la zone a été colonisée, « en partie parce que les colons européens ont empêché les peuples autochtones de pratiquer le brûlage culturel », précise Nature.
Source : courrierinternational.com / 2022
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