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L’épopée de Manas

repère(s) :récit

Au cœur de l’Asie centrale, le Kirghizistan est un pays montagneux, divisé en sept régions – Capitale Bichkek.
La religion majoritaire y est l’islam sunnite.
Le peuple des Kirghizes serait originaire du haut Ienisseï dont ils seraient descendus au IXe siècle.
On y parle le kirghize, une langue turcique transcrite en alphabet cyrillique, langue officielle du pays aux côtés du russe.
Le Kirghizistan, selon certaines étymologies, pourrait devoir son nom au terme « quarante » [kırk en kirghize].
40 comme les rayons figurant sur son drapeau…
40 aussi comme les compagnons du héros national, Manas, et de son aventure : l’épopée de Manas Манас дастаны.
Cette épopée fait le double de sa consœur indienne du Mahabharata महाभारतम् (soit 500 000 vers !… voire plus).
On peut la découper en trois parties : la première est liée au héros Manas, unificateur du peuple kirghiz.
La seconde relate les exploits de son fils Semetei, confronté aux dissensions et aux trahisons.
La troisième nous parle de son petit-fils Seitek, faisant face lui aussi aux arcanes du pouvoir…
Nous plongeant au cœur de la culture kirghize, on y trouve d’innombrables références aux modes de vie et aux coutumes, à la médecine, à l’économie, à la géographie…
L’existence de Manas se situe au temps de la domination mongole, et raconte sa lutte avec ses fidèles pour conquérir sa liberté… ses fameux fidèles au nombre de 40 !
L’épopée de Manas a été inscrite au Patrimoine intangible de l’UNESCO, et s’appuie sur le talent de ses conteurs, qu’on nomme manaschi.
Incontournables porteurs de la parole épique, les manaschi perpétuent sa connaissance lors d’événements spéciaux, festivités, noces, funérailles, concerts…
Voyageant de yourte en yourte, se mêlant aux assemblées les plus diverses, ils en ont durant des siècles préservé la pureté et la force…
Et certains d’entre eux sont gravés dans la mémoire collective, comme Sagimbai Orozbakov (1868–1930) dont la version, réputée complète, constitue une des grandes références de l’épopée…

Morale de l’histoire : S’il nous vient l’idée d’aller à la rencontre des hautes montagnes kirghizes, arrêtons-nous un soir auprès d’un manaschi…

Ceux-ci portent souvent un chapeau de feutre blanc, nommé « ak-kalpak », chapeau qui bénéficie d’une journée nationale, le 5 mars. Considéré comme la coiffe nationale du peuple kigrhiz, le ak-kalpak a été reconnu constitutionnellement comme un symbole culturel en 2016.
Drôle de monde !

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