La tradition artisanale du tissage à la main en Haute-Égypte (Sa’eed) est un processus complexe qui demande du temps, des efforts, de la patience et de la pratique. De la fabrication du métier à l’obtention du produit fini, en passant par l’enfilage et le tissage, de nombreuses étapes et techniques sont nécessaires. C’est un travail de précision à l’exécution complexe. Depuis des siècles, les hommes et les femmes utilisent les connaissances et les talents artistiques transmis par les générations précédentes pour créer des textiles brodés, éléments de l’héritage familial, et en font leur métier. Les grands principes du passé sont encore utilisés aujourd’hui, aussi bien pour le lin et le coton que pour la laine ou la soie. Toutefois, les usines de tissage qui utilisaient du fil de soie coûteux l’ont peu à peu remplacé par le coton afin d’améliorer leur rentabilité, et les petits métiers à tisser étroits ont cédé la place à des modèles plus larges. Le tissage à la main est une source d’identité et de fierté pour les communautés concernées, et la persistance de la terminologie du métier à tisser manuel témoigne de sa grande importance pour elles. Cependant, plusieurs menaces pèsent sur cette pratique. Elle n’est plus lucrative, il faut beaucoup d’espace pour installer le métier et le matériel est coûteux. Le tissage est donc négligé et n’est plus transmis comme par le passé. On estime que la formation d’une nouvelle génération de jeunes tisserands pourrait être une solution au problème croissant que représente le chômage dans les communautés concernées.
Source : ich.unesco.org