Au début du christianisme, les stylites ont choisi une façon radicale de vivre la solitude. Ces ascètes se sont installés au sommet d’une colonne (stulos en grec) pour ne plus en redescendre. Exposés au vent glacial comme au soleil brûlant, ils s’imposent des jeûnes sévères et de rudes mortifications, en se souvenant de la parole de saint Paul : « Qui me délivrera de ce corps qui me livre à la mort ? » (Romains 7,24)
Auteur : Gilles Donada
Source : la-croix.com
Le stylitisme a été inventé au Ve siècle par Syméon dans les plaines arides du nord de la Syrie. Il a inspiré des centaines de moines entre le Ve et VIIe siècle. Syméon est un berger, qui après avoir entendu l’évangile des Béatitudes, décide de consacrer sa vie à Dieu. Après avoir passé six jours et six nuits face contre terre dans le désert, sans boire ni manger, il entre au monastère de Téléda. Les mortifications qu’il s’impose sont telles qu’on lui demande de quitter la communauté. Il s’installe alors au fond d’un puits pour chanter et contempler Dieu. Les moines viennent le chercher, mais il s’enfuit du monastère pour mener une vie solitaire. Pendant le carême, racontent ses hagiographes, il se fait murer sans eau ni nourriture durant quarante jours. Syméon s’installe dans un enclos de pierres sèches, situé sur une colline, dont il ne sortira plus. Il commence par s’enchaîner à un rocher. Des évêques tentent de le dissuader de poursuivre ces mortifications extrêmes. Des moines voisins lui envoient un libelle d’excommunication. En vain. Pour s’isoler davantage et « s’envoler vers le ciel », il s’installe au sommet d’une colonne de pierre, qu’il ne cessera de surélever jusqu’à ce qu’elle atteigne 18 mètres de hauteur. Elle est surmontée d’une plateforme de deux mètres de côté entourée d’un garde-corps. Il y restera trente ans, jusqu’à sa mort en 459.
Par : Gilles DonadaSource : la-croix.com