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Le Pays où l’on parle basque…

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Euskal Herria, autrement dit le « Pays Basque », est formé de sept provinces traditionnelles dites Zazpiak Bat nommés en 1643 par Pedro Agerre Axular dans l’avant-propos de son livre Gero, bi partetan partitua eta berezia, plus couramment nommé Gero, ce qui signifie « après » en basque. Parmi elles il faudra compter du côté français : Lapurdi (le Labourd) dont la capitale est Bayonne, Maule (la Soule), capitale : Mauléon-Licharre, Nafarroa Beherea ou Baxenabarre (la Basse-Navarre), capitale : Saint-Jean-Pied-de-Port. Et du côté espagnol : Nafarroako Foru (la Navarre), capitale : Pampelune, Bizkaia (la Biscaye), capitale : Bilbao, Araba (l’Alava), capitale : Vitoria-Gasteiz et Gipuzkoa (le Guipuscoa), capitale : Saint-Sébastien. Ce qui caractérise l’ensemble de ce territoire tient en partie au fait que malgré les variations dialectales, il se désigne clairement comme le pays où l’on parle la langue basque. Son autre appellation Euskadi (anc. Euzkadi) est un néologisme proposé par Sabino Arana (1865-1903), leader et fondateur du nationalisme basque, connu également pour être un bertsolari, un chanteur de vers rimés et strophés qu’on trouve dans la tradition orale. Au-delà de cet attachement fondamental à la langue, s’il est bien une énigme à laquelle les temps se sont particulièrement confrontés, c’est bien celle des origines du basque, dont les tentatives d’éclairage n’ont pas convaincu jusqu’à aujourd’hui. En l’absence de lien avec toute autre famille linguistique, et malgré les tentatives de le rattacher aux langues indo-européennes, ou encore caucasiennes, parmi d’autres hypothèses plus ou moins argumentées, le basque demeure en effet pour la plupart des observateurs un isolat, le seul encore vivant en Europe. Non moins intéressante en termes de présence basque, est l’existence d’une forte diaspora répartie à travers le monde, et tout spécialement aux Amériques, ce qui pour certains constituerait une « huitième province ». De quoi nous interroger sur cette relation de la langue à l’espace, sur les emprunts, les contacts, les cheminements qui s’y opèrent. Citerons-nous le basco-islandais, ce pidgin né du contact des pêcheurs et baleiniers basques et de la population islandaise à l’Ouest à Vestfirðir. Ou encore poussant plus loin vers l’ouest, le basco-algonquin, autre pidgin, mélange de basque et de langues diverses parlées par les Micmacs, les Montagnais ou encore les Inuits du Labrador… Autant de situations qui, dans leur diversité régionale ou planétaire, attestent de la vie d’une langue exceptionnelle et de l’énigme qu’elle porte…

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