La marche sur une corde raide est une forme de divertissement très répandue axée dans la plupart des pays sur les seuls dons acrobatiques. L’art traditionnel coréen du Jultagi se distingue en ce qu’il se double d’un accompagnement musical et d’un dialogue entre le funambule et un clown resté au sol. Le Jultagi est exécuté en extérieur. Le funambule exécute diverses prouesses acrobatiques sur la corde, avec force plaisanteries, imitations, chants et danses, tandis qu’un clown se livre à des plaisanteries et qu’un groupe de musiciens joue de la musique pour accompagner le tout. Le funambule commence par des figures simples qui deviennent progressivement plus acrobatiques et plus difficiles, déployant une quarantaine de techniques au cours d’une démonstration qui peut durer plusieurs heures. De nos jours, les funambules sont souvent invités aux fêtes locales organisées un peu partout dans le pays, en particulier au printemps et en automne. Actuellement en Corée, la transmission de l’art de marcher sur une corde raide est assurée principalement par l’Association pour la sauvegarde du Jultagi de Gyeonggi-do. Il y a deux types de formation : l’apprentissage auprès de maîtres qui forment les praticiens et prennent des élèves, et l’éducation publique qui prend diverses formes telles que la formation théorique, des cours pratiques et des camps d’été.
Source : ich.unesco.org
Pour louer une célèbre funambule du XIXe siècle, les Coréens de l’époque chantaient :
Au roulement du tambour annonçant son apparition
On est déjà prêt à ouvrir sa bourse
Quand elle monte sur la corde
Tombe la pluie d’argent
Cette danseuse de corde, Baudeogi de son nom d’artiste, était effectivement une véritable star qui rapportait gros à sa troupe, un « namsadang », troupe itinérante apparue à la fin de la dynastie Joseon et qui présentait divers arts du spectacle, dont le « jultagi », le funambulisme très particulier. La funambule légendaire, Baudeogi, fut une femme d’exception. En fait, le « jultagi » était un art du cirque effectué généralement par des artistes masculins. Par ailleurs, une femme n’était admise que rarement dans un « namsadang ». Selon la légende, la future célébrité serait entrée dans la troupe à l’âge de cinq ans, alors qu’elle était probablement orpheline. Quand on pense qu’elle allait finalement diriger son groupe, et ce grâce à sa renommée et à une part considérable des recettes qui lui était due. Notons aussi que le nom de Baudeogi était associé à celui d’un temple bouddhiste : Cheonryeongsa. En fait, la plupart des troupes itinérantes prétendaient donner un spectacle pour collecter les aumônes en faveur d’une maison du bouddha, à savoir en l’honneur de cette divinité.
Source : world.kbs.co.kr
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