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Le didgeridoo et les termites

repère(s) :art

Vous plairait-il de partir dans les vastes étendues aborigènes australiennes ?
Occasion de remonter au Rêve, au Dreaming, lequel donna forme et sens à toutes choses.
Invitation à nous arrêter sur quelques traces pétroglyphiques ou peut-être sur des représentations en dot painting.
[dot painting m. : littéralement « peinture à points », un style de peinture aborigène australien utilisant des points de couleur.]
Y remonterons-nous aux origines fondatrices à la rencontre du serpent Arc-en-ciel, du Rainbow-Snake
… Y verrons-nous par exemple comment des gisements d’opale se formèrent en ses pieds !
Y écouterons-nous les histoires du lézard à la langue bleue, Lungkata ?
Ou celles du Bunyip qui se cache dans les billabongs et marécages !
Et comment ne pas nous émerveiller pareillement devant les centaines de langues qui, depuis plus de 40 000 ans, ont été pratiquées sur l’ensemble du territoire, et dont une majorité est regroupée dans la famille pama-nyungan ?
Le contexte étant posé, j’aimerais à présent porter notre regard sur un mythe qui connaît diverses variantes.
L’une d’elles nous dit que jadis tout était froid et les créatures vivaient dans la peur.
C’est pourquoi un dénommé Bur Buk Boon se mit en tête de faire une grande flambée pour réchauffer les siens.
Il ramassa quantité de bois et les déposa un à un dans le foyer.
Pourtant, il s’arrêta soudain car une branche avait attiré sa curiosité.
Un bois d’eucalyptus qui lui paraissait quelque peu habité.
Il y jeta un œil et s’aperçut en guise d’explication, qu’y résidaient des termites.
Bur Buk Boon se refusant à leur causer le moindre mal, plaça un embout près de sa bouche et souffla dedans.
Alors qu’un son grandiose se faisait entendre, les termites s’envolèrent au-dessus du feu et, illuminées, allèrent se fixer dans le ciel.
C’est ainsi que furent créées les étoiles.
Parallèlement ce son puissant venait de se faire entendre et il allait désormais baigner la Terre de ses bienfaits : le didgeridoo venait de naître…
Bon, côté étymologie, le terme « didgeridoo » ne semble pas vraiment aborigène.
D’ailleurs cet instrument bénéficie de l’extrême richesse des langues qu’on a évoquées précédemment.
Alors ne nous étonnons pas si nous l’entendons nommer yiḏaki du côté de la Terre d’Arnhem, ilpirra à Alice Springs, mais aussi mako, garnbak, martba… et d’autres [ngarrriralkpwina, kurmur, artawirr…]
Quant à l’accompagnement, il peut recourir à des bâtons de rythme voire des boomerangs qu’un ou plusieurs musiciens entrechoquent, tout en ouvrant à des moments de danse et de chant…

Morale de l’histoire : Il se passe bien des choses autour des flambées du soir, alors n’y boudons pas notre plaisir…

Parmi les autres légendes du didgeridoo, on compte également celle d’un personnage dénommé « trois jambes », assez peu conventionnel !
Drôle de monde !

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