Pratiqué dans de nombreuses régions de Jordanie, l’As-Samer est un art composé essentiellement de danses et de chants, interprété à diverses occasions, le plus souvent lors des cérémonies de mariage. Les praticiens sont de tout âge, des plus jeunes aux plus âgés, les enfants étant encouragés à participer aux représentations. Le jour du mariage, le père du marié fait signe aux invités de se mettre en ligne et de commencer à taper des mains et chanter. La représentation qui suit attribue des rôles spécifiques à certaines personnes. Al-Hashi est une femme voilée, toujours une proche des hôtes, qui chante et danse devant la rangée des participants de l’As-Samer en portant une abaya (un ample vêtement noir qui recouvre le vêtement traditionnel). Un autre personnage est Wasq Al-Hashi, un des proches d’Al-Hashi, qui la retient par la manche ou par l’abaya et lui demande de s’asseoir. Puis Al-Badda entre en scène. Il s’agit d’un homme qui commence à chanter en s’adressant directement à Al-Hashi pour qu’elle recommence à danser en déclamant des poèmes. Les vers de poésie prononcés pendant la représentation font partie intégrante de la tradition, ils expriment des sentiments de joie, de paix, d’intimité et d’empathie entre les participants. La pratique de l’As-Samer consolide les liens sociaux et encourage la cohésion. Les participants de tout âge sont encouragés à y prendre part spontanément, dans une volonté de transmettre aux prochaines générations les savoirs et compétences associés à cet élément.
Source : ich.unesco.org