Mouches et cigales font partie du mobilier funéraire mérovingien (…) Lors de la découverte de la tombe du roi Childéric Ier (mort en 481) à Tournai, en 1653, on trouva de nombreux bijoux d’or, ornés de grenats, que l’on baptisa « abeilles ». Un érudit (…) pensa que l’abeille de Childéric était à l’origine de la fleur de lis, qui en serait dérivée graphiquement… Dans son désir de remonter aux sources carolingiennes et même mérovingiennes et de « sauter » ainsi par-dessus les Capétiens, Napoléon Ier cherche de nouveaux symboles en 1804 (…) L’équipe qui crée les armoiries impériales autour de Vivant Denon sème des abeilles d’or de style mérovingien sur le manteau impérial de pourpre ; mais, le dessin ayant un aspect trop archaïque, on préfère l’abandonner au bout de quelques semaines ; une abeille aux ailes bien détachées est adoptée et c’est elle que l’on voit sur les vêtements de l’empereur, de l’impératrice ainsi que sur les tentures de Notre-Dame pour le sacre, remplaçant l’antique semé de fleurs de lis. L’abeille figure dans la symbolique d’État française de 1804 à 1814, durant les Cent-Jours et enfin sous Napoléon III (1852-1870).
Par : Hervé Pinoteau
Source : universalis.fr