La danse Saman fait partie du patrimoine culturel des Gayo de la province d’Aceh, à Sumatra. Des garçons et des jeunes hommes l’interprètent assis sur leurs talons ou agenouillés en rangs serrés. Chacun porte un costume noir brodé de motifs gayo colorés symbolisant la nature et de nobles valeurs. Leur chef s’assoit au milieu de la rangée et chante des vers, essentiellement dans la langue gayo. Ces vers dispensent des conseils et peuvent être de nature religieuse, romantique ou humoristique. Les danseurs tapent dans leurs mains, se martèlent la poitrine et les cuisses, frappent le sol, claquent des doigts, balancent et tournent leur corps et leur tête en suivant un rythme changeant – soit à l’unisson, soit à contretemps par rapport aux danseurs en face d’eux. Ces mouvements symbolisent la vie quotidienne des Gayo ainsi que leur environnement naturel. Le Saman est exécuté lors de fêtes nationales et religieuses pour cimenter les relations entre les groupes de villageois, qui s’invitent mutuellement pour les spectacles. Sa pratique devient moins fréquente cependant et sa transmission décline. Parmi les chefs maîtrisant le Saman, beaucoup sont aujourd’hui âgés et n’ont pas de successeurs. Les jeux de village, qui permettent une transmission informelle de cette danse, sont remplacés par dD’autres formes de divertissement et de nouveaux jeux ont remplacé la trasmission informelle de cette danse, et de nombreux jeunes quittent la région pour poursuivre leurs études. Le manque d’argent représente aussi une contrainte, les costumes et l’exécution de la danse impliquant des frais considérables.
Source : ich.unesco.org