Kerbala, ville d’Irak, est le théâtre en 680 d’un événement fondateur du chiisme : le massacre de l’Imam Husayn, petit-fils du Prophète, et de ses partisans par les troupes de Yazid Ier, calife omeyyade. Husayn avait refusé de prêter allégeance à Yazid, jugeant son pouvoir illégitime. Il est tué avec 72 compagnons, dont son fils Ali al-Akbar, après un siège sans eau. Ce drame devient le symbole du martyre, de la résistance face à la tyrannie, et de l’injustice subie par la famille du Prophète (Ahl al-Bayt). Pour les chiites, Kerbala est un moment fondateur, aussi sacré que tragique. Chaque année, des millions de pèlerins s’y rendent pour commémorer l’événement durant l’Achoura. La mémoire de Kerbala est ancrée dans la culture chiite sous forme de poésie, de théâtre religieux (taʿziya) et de processions. C’est aussi un espace de conscience politique et de contestation. Pour les sunnites, Kerbala est un drame historique, mais ils ne le sacralisent pas de la même manière. Kerbala symbolise une fracture théologique, politique et affective profonde dans l’islam.
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