Comme le soulignent tous les articles de ce dossier consacré au problème de l’incroyance, la question est loin d’admettre une réponse évidente. Le problème vient moins, de notre point de vue, des jeux de miroir entre croyance et incroyance que de la définition même du terme d’incroyance qui est extrêmement polysémique. Il s’inscrit en effet dans un champ sémantique complexe constitué de pseudo-synonymes: incroyance, mécréance, incrédulité, athéisme, libre pensée, esprit fort, mentalité sécularisée, agnosticisme… En réalité, il est possible de distinguer deux familles de termes qui séparent de façon plus ou moins nette l’athéisme comme foi en l’inexistence de dieu de l’incrédulité qu’exprime une pensée indépendante face à tout dogme religieux présenté comme intangible.
Par : Jean-Loup Kastler
L’incroyance, souvent ramenée à une forme d’athéisme ou de scepticisme, est une absence d’adhésion à l’existence de divinités ou de forces surnaturelles. Elle repose selon les cas, sur une certaine rationalité, un examen critique ou encore la nécessité de preuves tangibles pour accepter une affirmation. Les incroyants remettent en question les dogmes religieux et cherchent le plus souvent des explications fondées sur la science et la logique. Cependant, l’incroyance peut prendre diverses formes, allant du simple doute à un rejet catégorique de toute idée religieuse. Elle peut être motivée par des raisons philosophiques, morales, historiques ou encore sociales, et peut coexister avec une appréciation de formes de spiritualité non religieuse. L’incroyance n’est pas nécessairement un refus absolu de toute transcendance, mais plutôt une position qui demande des preuves empiriques avant d’accepter des affirmations métaphysiques.